Les Arméniens aux urnes pour élire leur président, test pour la démocratie
EREVAN, 18 fév 2013 (AFP) - Les Arméniens ont commencé à se rendre aux
urnes lundi pour élire leur président, dans un scrutin où le chef de
l'Etat Serge Sarkissian est grand favori mais qui fait figure de test
pour la démocratie dans cette ex-république soviétique après les
sanglants heurts de la présidentielle de 2008.
Environ 2,5 millions d'électeurs sont appelés à se prononcer lors de
ce vote qui sera surveillé jusqu'à sa clôture à 16H00 GMT par plus de
600 observateurs internationaux. Le chef de l'Etat Serge Sarkissian,
59 ans, qui se présente pour un deuxième mandat face à six
concurrents, est donné grand favori, avec 68% des intentions de vote
selon un sondage de l'institut Gallup, contre 24% pour son principal
rival, l'ex-ministre des Affaires étrangères Raffi Hovanissian, 54
ans.
Trois principales forces d'opposition qui disposent de 48 sur 131
sièges au parlement - le parti Arménie Prospère, dirigé par Gaguik
Tsaroukian, le mouvement Congrès national arménien de l'ancien
président Levon Ter-Petrossian et la Fédération révolutionnaire
arménienne Dachnaktsoutun (nationaliste) - ont refusé de participer à
cette élection. M. Sarkissian a toutefois promis des élections
`libres`, un engagement qui sera scruté de près.
Les autorités espèrent en effet que le vote se déroulera sans heurts,
afin de pouvoir améliorer les perspectives d'intégration européenne de
ce petit pays enclavé du Caucase du Sud, peuplé de 3 millions
d'habitants, et qui à la différence de ses voisins, ne dispose pas de
ressources en hydrocarbures.
`Nous avons besoin d'élections libres et justes comme d'oxygène. Et
nous avons aujourd'hui tous les moyens d'organiser les meilleures
élections possibles`, a déclaré M. Sarkissian. En 2008, sa victoire à
la présidentielle, contestée par l'opposition, avait déclenché des
manifestations qui avaient dégénéré en affrontements après
l'intervention de la police, faisant 10 morts.
En 2012, les législatives remportées par le Parti républicain de M.
Sarkissian ont été critiquées pour des manquements à la démocratie par
l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).
La fin de la campagne électorale a été assombrie par une attaque
contre un candidat au scrutin, Parouïr Haïrikian, blessé par balles à
l'épaule le 31 janvier. Cet ancien dissident soviétique de 63 ans,
visé par des coups de feu en plein centre de la capitale Erevan, a
demandé le report de la présidentielle, avant de retirer sa demande au
dernier moment. Cette attaque `ne va pas affecter la légitimité des
résultats de la présidentielle, mais nous ne pourrons plus dire que
l'organisation du scrutin était irréprochable`, a estimé Guevorg
Pogossian, président de l'Association des sociologues arméniens,
interrogé par l'AFP. La campagne électorale a été dominée par les
problèmes économiques de ce pays qui est confronté à un important
chômage et à la corruption.
Selon la Banque mondiale, 36% des Arméniens vivent en-dessous du seuil
de pauvreté. Lors des deux dernières décennies, environ un million
d'Arméniens ont quitté le pays pour fuir le chômage et trouver un
meilleur avenir à l'étranger. D'autant plus que le pays souffre de la
fermeture de ses frontières avec l'Azerbaïdjan et la Turquie, en
raison d'un conflit territorial.
Bakou et Erevan se disputent depuis un conflit armé à la chute de
l'URSS le contrôle du Nagorny-Karabakh, une région sécessionniste
azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens. Des échanges de
tirs font régulièrement des morts, faisant craindre la reprise
d'affrontements.
Par ailleurs, la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, pays turcophone, et
l'Arménie sont divisées sur la question du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917).
Mariam HAROUTIOUNIAN
lundi 18 février 2013,
Ara ©armenews.com
EREVAN, 18 fév 2013 (AFP) - Les Arméniens ont commencé à se rendre aux
urnes lundi pour élire leur président, dans un scrutin où le chef de
l'Etat Serge Sarkissian est grand favori mais qui fait figure de test
pour la démocratie dans cette ex-république soviétique après les
sanglants heurts de la présidentielle de 2008.
Environ 2,5 millions d'électeurs sont appelés à se prononcer lors de
ce vote qui sera surveillé jusqu'à sa clôture à 16H00 GMT par plus de
600 observateurs internationaux. Le chef de l'Etat Serge Sarkissian,
59 ans, qui se présente pour un deuxième mandat face à six
concurrents, est donné grand favori, avec 68% des intentions de vote
selon un sondage de l'institut Gallup, contre 24% pour son principal
rival, l'ex-ministre des Affaires étrangères Raffi Hovanissian, 54
ans.
Trois principales forces d'opposition qui disposent de 48 sur 131
sièges au parlement - le parti Arménie Prospère, dirigé par Gaguik
Tsaroukian, le mouvement Congrès national arménien de l'ancien
président Levon Ter-Petrossian et la Fédération révolutionnaire
arménienne Dachnaktsoutun (nationaliste) - ont refusé de participer à
cette élection. M. Sarkissian a toutefois promis des élections
`libres`, un engagement qui sera scruté de près.
Les autorités espèrent en effet que le vote se déroulera sans heurts,
afin de pouvoir améliorer les perspectives d'intégration européenne de
ce petit pays enclavé du Caucase du Sud, peuplé de 3 millions
d'habitants, et qui à la différence de ses voisins, ne dispose pas de
ressources en hydrocarbures.
`Nous avons besoin d'élections libres et justes comme d'oxygène. Et
nous avons aujourd'hui tous les moyens d'organiser les meilleures
élections possibles`, a déclaré M. Sarkissian. En 2008, sa victoire à
la présidentielle, contestée par l'opposition, avait déclenché des
manifestations qui avaient dégénéré en affrontements après
l'intervention de la police, faisant 10 morts.
En 2012, les législatives remportées par le Parti républicain de M.
Sarkissian ont été critiquées pour des manquements à la démocratie par
l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).
La fin de la campagne électorale a été assombrie par une attaque
contre un candidat au scrutin, Parouïr Haïrikian, blessé par balles à
l'épaule le 31 janvier. Cet ancien dissident soviétique de 63 ans,
visé par des coups de feu en plein centre de la capitale Erevan, a
demandé le report de la présidentielle, avant de retirer sa demande au
dernier moment. Cette attaque `ne va pas affecter la légitimité des
résultats de la présidentielle, mais nous ne pourrons plus dire que
l'organisation du scrutin était irréprochable`, a estimé Guevorg
Pogossian, président de l'Association des sociologues arméniens,
interrogé par l'AFP. La campagne électorale a été dominée par les
problèmes économiques de ce pays qui est confronté à un important
chômage et à la corruption.
Selon la Banque mondiale, 36% des Arméniens vivent en-dessous du seuil
de pauvreté. Lors des deux dernières décennies, environ un million
d'Arméniens ont quitté le pays pour fuir le chômage et trouver un
meilleur avenir à l'étranger. D'autant plus que le pays souffre de la
fermeture de ses frontières avec l'Azerbaïdjan et la Turquie, en
raison d'un conflit territorial.
Bakou et Erevan se disputent depuis un conflit armé à la chute de
l'URSS le contrôle du Nagorny-Karabakh, une région sécessionniste
azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens. Des échanges de
tirs font régulièrement des morts, faisant craindre la reprise
d'affrontements.
Par ailleurs, la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, pays turcophone, et
l'Arménie sont divisées sur la question du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917).
Mariam HAROUTIOUNIAN
lundi 18 février 2013,
Ara ©armenews.com