TURQUIE
Turquie : Les kurdes ont commémoré en masse les militantes tuées en France
Des dizaines de milliers de personnes ont rendu jeudi sur une place de
Diyarbakir (sud-est), principale ville kurde de Turquie, un ultime
hommage aux trois militantes tuées la semaine dernière à Paris, des
meurtres intervenus alors que les autorités turques ont entamé un
dialogue avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Les participants, hommes et femmes, portaient pour la plupart une
écharpe blanche, symbole de la paix, pour ce rassemblement placé sous
le signe de l'apaisement par les organisateurs kurdes, a constaté
l'AFP.
Les cercueils des trois victimes, dont Sakine Cansiz, 55 ans, l'une
des fondatrices du PKK et une proche d'Abdullah Öcalan, le chef
emprisonné du mouvement armé, ont été accompagnés d'un cortège massif
sur une esplanade. Ils ont ensuite été portés sur de petites estrades,
devant une foule estimée à environ 200.000 personnes, selon les
organisateurs.
`Sakine était un élément historique du mouvement (PKK). Sa mort est
pour nous une grande douleur`, a déploré Ali Gökot, un cadre régional
du BDP (Parti pour la paix et la démocratie), principale formation
kurde légale de Turquie, qui organise le rassemblement.
Les femmes étaient au premier rang et ont scandé `Les martyrs sont immortels`.
Les portraits des trois femmes assassinées dans la nuit du 9 au 10
janvier à Paris dans le Centre d'information sur le Kurdistan, étaient
disposés devant les cercueils recouverts du drapeau kurde aux couleurs
jaune, rouge et vert ainsi que dillets rouges.
La police s'est fait plutôt discrète sur la place Batikent, à la
périphérie de la cité.
L'assassinat sous forme dexécution de ces trois activistes, est
survenu en pleine discussions de paix entre Ankara et Öcalan, des
pourparlers à l'issue encore incertaine.
Les manifestants interrogés par l'AFP étaient divisés sur ce nouveau
processus de paix, après les échecs répétés de ces dernières années.
`Je porte cette écharpe blanche en signe de paix. Ces assassinats qui
visent la paix n'ont pas tué l'espoir d'une solution` au conflit
kurde, a estimé Cebri Hiçyilmaz, un technicien de 45 ans.
Un jeune ouvrier de 22 ans qui n'a pas souhaité donner son nom, s'est
dit dubitatif quant aux intentions du Premier ministre
islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, de mettre fin aux
hostilités qui perdurent depuis 1984 et ont coûté la vie à 45.000
personnes.
`Erdogan dit qu'il veut faire la paix mais il continue à tuer les
combattants` du PKK, a-t-il insisté avant d'être interrompu par un
retraité en colère.
`S'il (Erdogan) voulait la paix, il n'aurait pas envoyé 25 avions de
combat bombarder le mont Qandil`, dans le nord de l'Irak, où est
retranché le commandement militaire du PKK, a martelé cet homme, qui a
également préféré rester anonyme.
L'aviation turque a mené lundi et mardi les raids les plus intenses de
ces dernières années, contre des repaires du PKK dans la montagne
irakienne.
Mercredi soir, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui
avaient accueilli les dépouilles des trois femmes à Diyarbakir,
formant un grand convoi funéraire depuis l'aéroport jusqu'à la morgue.
Les orateurs qui ont pris la parole devant la foule jeudi, ont appelé
à garder `le courage et la patience` pour un arrêt des hostilités.
`Le peuple kurde a fait preuve aujourd'hui d'une volonté en faveur de
la paix`, a insisté le co-président du BDP, Selahhattin Demirtas.`Le
mouvement kurde ne s'est pas écarté de la paix. Ce peuple soutient les
négociations` de paix, a-t-il assuré, invitant M. Erdogan à choisir
entre guerre et paix.
`Erdogan est indéterminé`, a-affirmé M. Demirtas qui a ajouté que les
bombardements turcs contre le PKK en Irak avaient fait 7 morts, sans
d'autre détail.
M. Erdogan, qui a mandaté ses services à dialoguer avec Öcalan depuis
décembre, a vu dans les meurtres de Paris la volonté de `saboter` le
processus de paix.
Il a appelé les partisans de la cause kurde à ne pas transformer les
obsèques en démonstration de force, et indiqué que l'armée continuera
de pourchasser les rebelles tant qu'ils n'auront pas déposé les armes.
Sa voix aura été entendue : la commémoration de jeudi s'est terminée
sans incident notable.
Les dépouilles doivent être inhumées vendredi dans les lieux d'origine
des défuntes.
samedi 19 janvier 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian
Turquie : Les kurdes ont commémoré en masse les militantes tuées en France
Des dizaines de milliers de personnes ont rendu jeudi sur une place de
Diyarbakir (sud-est), principale ville kurde de Turquie, un ultime
hommage aux trois militantes tuées la semaine dernière à Paris, des
meurtres intervenus alors que les autorités turques ont entamé un
dialogue avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Les participants, hommes et femmes, portaient pour la plupart une
écharpe blanche, symbole de la paix, pour ce rassemblement placé sous
le signe de l'apaisement par les organisateurs kurdes, a constaté
l'AFP.
Les cercueils des trois victimes, dont Sakine Cansiz, 55 ans, l'une
des fondatrices du PKK et une proche d'Abdullah Öcalan, le chef
emprisonné du mouvement armé, ont été accompagnés d'un cortège massif
sur une esplanade. Ils ont ensuite été portés sur de petites estrades,
devant une foule estimée à environ 200.000 personnes, selon les
organisateurs.
`Sakine était un élément historique du mouvement (PKK). Sa mort est
pour nous une grande douleur`, a déploré Ali Gökot, un cadre régional
du BDP (Parti pour la paix et la démocratie), principale formation
kurde légale de Turquie, qui organise le rassemblement.
Les femmes étaient au premier rang et ont scandé `Les martyrs sont immortels`.
Les portraits des trois femmes assassinées dans la nuit du 9 au 10
janvier à Paris dans le Centre d'information sur le Kurdistan, étaient
disposés devant les cercueils recouverts du drapeau kurde aux couleurs
jaune, rouge et vert ainsi que dillets rouges.
La police s'est fait plutôt discrète sur la place Batikent, à la
périphérie de la cité.
L'assassinat sous forme dexécution de ces trois activistes, est
survenu en pleine discussions de paix entre Ankara et Öcalan, des
pourparlers à l'issue encore incertaine.
Les manifestants interrogés par l'AFP étaient divisés sur ce nouveau
processus de paix, après les échecs répétés de ces dernières années.
`Je porte cette écharpe blanche en signe de paix. Ces assassinats qui
visent la paix n'ont pas tué l'espoir d'une solution` au conflit
kurde, a estimé Cebri Hiçyilmaz, un technicien de 45 ans.
Un jeune ouvrier de 22 ans qui n'a pas souhaité donner son nom, s'est
dit dubitatif quant aux intentions du Premier ministre
islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, de mettre fin aux
hostilités qui perdurent depuis 1984 et ont coûté la vie à 45.000
personnes.
`Erdogan dit qu'il veut faire la paix mais il continue à tuer les
combattants` du PKK, a-t-il insisté avant d'être interrompu par un
retraité en colère.
`S'il (Erdogan) voulait la paix, il n'aurait pas envoyé 25 avions de
combat bombarder le mont Qandil`, dans le nord de l'Irak, où est
retranché le commandement militaire du PKK, a martelé cet homme, qui a
également préféré rester anonyme.
L'aviation turque a mené lundi et mardi les raids les plus intenses de
ces dernières années, contre des repaires du PKK dans la montagne
irakienne.
Mercredi soir, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui
avaient accueilli les dépouilles des trois femmes à Diyarbakir,
formant un grand convoi funéraire depuis l'aéroport jusqu'à la morgue.
Les orateurs qui ont pris la parole devant la foule jeudi, ont appelé
à garder `le courage et la patience` pour un arrêt des hostilités.
`Le peuple kurde a fait preuve aujourd'hui d'une volonté en faveur de
la paix`, a insisté le co-président du BDP, Selahhattin Demirtas.`Le
mouvement kurde ne s'est pas écarté de la paix. Ce peuple soutient les
négociations` de paix, a-t-il assuré, invitant M. Erdogan à choisir
entre guerre et paix.
`Erdogan est indéterminé`, a-affirmé M. Demirtas qui a ajouté que les
bombardements turcs contre le PKK en Irak avaient fait 7 morts, sans
d'autre détail.
M. Erdogan, qui a mandaté ses services à dialoguer avec Öcalan depuis
décembre, a vu dans les meurtres de Paris la volonté de `saboter` le
processus de paix.
Il a appelé les partisans de la cause kurde à ne pas transformer les
obsèques en démonstration de force, et indiqué que l'armée continuera
de pourchasser les rebelles tant qu'ils n'auront pas déposé les armes.
Sa voix aura été entendue : la commémoration de jeudi s'est terminée
sans incident notable.
Les dépouilles doivent être inhumées vendredi dans les lieux d'origine
des défuntes.
samedi 19 janvier 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian