MERKEL PRETE A RELANCER AVEC PRUDENCE LE PROCESSUS D'ADHESION DE LA TURQUIE A L'UE
La chancelière allemande Angela Merkel a reitere lundi a Ankara son
engagement a relancer prudemment le processus d'adhesion moribond
de la Turquie a l'UE, mais en demandant a Ankara de lever en echange
son blocage sur la question de Chypre.
Ainsi qu'elle l'avait annonce a la veille de sa visite, Mme Merkel
s'est de nouveau declaree, devant la presse, disposee a ouvrir un
nouveau chapitre de discussions. " Nous voulons que ce processus avance
", a-t-elle declare a l'issue d'un entretien avec le Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan.
" Meme si j'ai des reserves sur une adhesion pleine et entière de
la Turquie, je veux que les discussions se poursuivent ", a ajoute
la chancelière, " mais nous avons besoin de progrès sur le protocole
d'Ankara, sinon nous ne pourrons pas continuer a ouvrir des chapitres
" de discussion.
Signe en juillet 2005, le protocole d'Ankara prevoit que la Turquie
etende a tous les pays qui ont adhere a l'Union europeenne il y a
un an, dont Chypre, les accords d'union douanière qui l'unissent aux
pays europeens.
Ankara, dont les troupes occupent depuis 1974 la partie septentrionale
de Chypre, refuse toujours de reconnaître le gouvernement de sa partie
meridionale et n'a, jusque-la, pas tenu son engagement. Ses ports
et aeroports sont ainsi fermes aux navires et avions en provenance
directe de Chypre.
" Ouvrir un nouveau chapitre est un premier pas, avancons pas a pas
", a insiste Mme Merkel devant son hôte.
M. Erdogan s'est garde de repondre directement a son invitee sur le
sujet en indiquant " ne pas connaître " les intentions du nouveau
president chypriote Nicos Anastasiades, largement elu dimanche, sur
cette question. " Mais nous ferons notre possible pour surmonter ces
difficultes (...) si nous sentons une volonte honnete de parvenir a
une solution durable ", a-t-il poursuivi.
Sujets qui fâchent
Meme modeste et prudent, le geste de la chancelière intervient
après celui de la France, qui s'est dite prete au debut du mois a
lever son veto sur un des cinq chapitres de discussion bloques par
l'ex-president Nicolas Sarkozy, farouchement hostile a l'entree de
la Turquie dans l'UE.
Comme l'a souligne un sondage publie dimanche dans le Bild am Sonntag,
près des deux tiers des Allemands (60%) demeurent hostiles a une
adhesion de la Turquie.
Ankara a amorce en 2005 des negociations en vue de rejoindre l'UE,
mais les pourparlers pietinent, en raison de l'hostilite de pays
europeens comme la France et l'Allemagne a sa pleine adhesion mais
aussi de blocages d'Ankara.
Outre la question europeenne, Mme Merkel a egalement tenu a repondre
a son hôte, qui a recemment accuse a plusieurs reprises l'Allemagne
de complaisance a l'egard des militants kurdes ou de l'extreme
gauche turque qui vivent sur son territoire, notamment après
l'attentat-suicide qui a frappe, au debut du mois, l'ambassade des
Etats-Unis dans la capitale turque.
" Nous sommes très sensibles a la surveillance des membres du PKK ",
le Parti des travailleurs du Kurdistan en lutte contre Ankara depuis
1984, a-t-elle assure.
La chancelière a jete une autre pierre dans le jardin de M. Erdogan
en indiquant a la presse avoir evoque avec lui les nouvelles lois en
matière judiciaire que le Parlement turc doit adopter pour mettre
fin aux " longues detentions preventives " et creer des conditions
de travail favorisant la liberte de la presse.
La Turquie est regulièrement montree du doigt par les ONG de defense
des droits de l'homme pour les derives de son arsenal legislatif
antiterroriste et les nombreuses incarcerations de journalistes sur
son territoire.
Mme Merkel devait s'exprimer en fin d'après-midi devant un forum de
patrons turcs et allemands puis retrouver M. Erdogan pour un dîner,
avant de regagner Berlin.
L'Allemagne constitue le premier partenaire economique europeen de
la Turquie, loin devant l'Italie et la France. M. Erdogan a rappele
lundi que le volume des echanges commerciaux entre les deux pays
atteignait près de 35 milliards de dollars.
vendredi 1er mars 2013, Stephane ©armenews.com
La chancelière allemande Angela Merkel a reitere lundi a Ankara son
engagement a relancer prudemment le processus d'adhesion moribond
de la Turquie a l'UE, mais en demandant a Ankara de lever en echange
son blocage sur la question de Chypre.
Ainsi qu'elle l'avait annonce a la veille de sa visite, Mme Merkel
s'est de nouveau declaree, devant la presse, disposee a ouvrir un
nouveau chapitre de discussions. " Nous voulons que ce processus avance
", a-t-elle declare a l'issue d'un entretien avec le Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan.
" Meme si j'ai des reserves sur une adhesion pleine et entière de
la Turquie, je veux que les discussions se poursuivent ", a ajoute
la chancelière, " mais nous avons besoin de progrès sur le protocole
d'Ankara, sinon nous ne pourrons pas continuer a ouvrir des chapitres
" de discussion.
Signe en juillet 2005, le protocole d'Ankara prevoit que la Turquie
etende a tous les pays qui ont adhere a l'Union europeenne il y a
un an, dont Chypre, les accords d'union douanière qui l'unissent aux
pays europeens.
Ankara, dont les troupes occupent depuis 1974 la partie septentrionale
de Chypre, refuse toujours de reconnaître le gouvernement de sa partie
meridionale et n'a, jusque-la, pas tenu son engagement. Ses ports
et aeroports sont ainsi fermes aux navires et avions en provenance
directe de Chypre.
" Ouvrir un nouveau chapitre est un premier pas, avancons pas a pas
", a insiste Mme Merkel devant son hôte.
M. Erdogan s'est garde de repondre directement a son invitee sur le
sujet en indiquant " ne pas connaître " les intentions du nouveau
president chypriote Nicos Anastasiades, largement elu dimanche, sur
cette question. " Mais nous ferons notre possible pour surmonter ces
difficultes (...) si nous sentons une volonte honnete de parvenir a
une solution durable ", a-t-il poursuivi.
Sujets qui fâchent
Meme modeste et prudent, le geste de la chancelière intervient
après celui de la France, qui s'est dite prete au debut du mois a
lever son veto sur un des cinq chapitres de discussion bloques par
l'ex-president Nicolas Sarkozy, farouchement hostile a l'entree de
la Turquie dans l'UE.
Comme l'a souligne un sondage publie dimanche dans le Bild am Sonntag,
près des deux tiers des Allemands (60%) demeurent hostiles a une
adhesion de la Turquie.
Ankara a amorce en 2005 des negociations en vue de rejoindre l'UE,
mais les pourparlers pietinent, en raison de l'hostilite de pays
europeens comme la France et l'Allemagne a sa pleine adhesion mais
aussi de blocages d'Ankara.
Outre la question europeenne, Mme Merkel a egalement tenu a repondre
a son hôte, qui a recemment accuse a plusieurs reprises l'Allemagne
de complaisance a l'egard des militants kurdes ou de l'extreme
gauche turque qui vivent sur son territoire, notamment après
l'attentat-suicide qui a frappe, au debut du mois, l'ambassade des
Etats-Unis dans la capitale turque.
" Nous sommes très sensibles a la surveillance des membres du PKK ",
le Parti des travailleurs du Kurdistan en lutte contre Ankara depuis
1984, a-t-elle assure.
La chancelière a jete une autre pierre dans le jardin de M. Erdogan
en indiquant a la presse avoir evoque avec lui les nouvelles lois en
matière judiciaire que le Parlement turc doit adopter pour mettre
fin aux " longues detentions preventives " et creer des conditions
de travail favorisant la liberte de la presse.
La Turquie est regulièrement montree du doigt par les ONG de defense
des droits de l'homme pour les derives de son arsenal legislatif
antiterroriste et les nombreuses incarcerations de journalistes sur
son territoire.
Mme Merkel devait s'exprimer en fin d'après-midi devant un forum de
patrons turcs et allemands puis retrouver M. Erdogan pour un dîner,
avant de regagner Berlin.
L'Allemagne constitue le premier partenaire economique europeen de
la Turquie, loin devant l'Italie et la France. M. Erdogan a rappele
lundi que le volume des echanges commerciaux entre les deux pays
atteignait près de 35 milliards de dollars.
vendredi 1er mars 2013, Stephane ©armenews.com