ARMENIE
Amnesty International demande une enquête sur des cas de violence lors
des élections présidentielles
Des violations des droits humains pourraient avoir eu lieu lors des
élections nationales de février 2013. Une enquête est nécessaire pour
faire la lumière sur des allégations de harcèlement, d'intimidations
et de menaces.
Les rapports des observateurs internationaux et intergouvernementaux
concernant l'élection et la campagne électorale qui l'a précédée ont
été globalement positifs.
Cela ne doit toutefois pas dispenser le gouvernement de prendre en
compte les allégations de violations des droits humains survenues au
cours de cette période. Amnesty International a reçu des informations
faisant état d'actes de harcèlement, y compris des allégations
d'intimidation et de violences contre les électeurs et les
observateurs. L'organisation est préoccupée par le fait que les
autorités arméniennes semblent avoir parfois négligé de fournir une
protection adéquate ou d'enquêter rapidement sur ces agissements.
Narine Esmaeili, une observatrice internationale non gouvernementale,
a été agressée physiquement et menacée par des responsables du bureau
de vote alors qu'elle protestait contre un vice présumé de procédure
électorale. Narine Esmaeili a indiqué qu'elle avait vu un groupe de 25
à 30 hommes pénétrer dans le bureau et se placer autour de l'urne.
L'agent de police qui gardait le bureau a ignoré son observation selon
laquelle pas plus de 15 personnes ne pouvaient entrer dans le bureau
de vote, car il s'agissait d'une infraction au règlement électoral.
Alors qu'elle tentait de s'insurger, l'un des hommes du groupe l'a
poussée contre un mur et lui a maintenu les mains, tandis qu'un agent
du bureau de vote coupait les scellés de l'urne afin qu'un autre homme
du groupe puisse y déverser un sac rempli de bulletins de vote. Au
lieu d'enregistrer l'incident et d'enquêter sur ses allégations en
arrivant sur les lieux, les agents de police locaux qu'elle avait
appelés lui ont ordonné de ne pas parler aux médias.
Plusieurs journalistes ont également déclaré avoir été menacés et
empêchés d'exercer leur métier le jour de l'élection. Des reporters
ont signalé qu'on avait menacé de les « égorger » s'ils tentaient de
filmer les irrégularités commises au bureau de vote de Gyumri. Ils
avaient remarqué un véhicule stationné à l'extérieur du bureau de vote
35-22 de cette ville. Dans la voiture, un individu non identifié les
aurait apostrophés en ces termes : « Nous filmez pas ! Pourquoi vous
nous filmez ? Qu'est-ce que vous foutez là ? J'vais vous égorger ! »
L'un des journalistes a affirmé qu'un des occupants du véhicule les
avait suivis alors qu'ils se déplaçaient aux abords du bureau de vote
pendant une heure et demie environ.
Selon certaines informations, les électeurs de certains villages ont
été contraints, avant de déposer leur bulletin dans l'urne, de montrer
ce dernier afin de prouver qu'ils avaient voté pour le président
sortant. Amnesty International n'a pas été en mesure de vérifier ces
allégations ni d'évaluer le pourcentage d'électeurs qui, dans ces
localités, ont été forcés de voter contre leur volonté. Toutefois, de
nombreuses ONG locales affirment que les pressions et menaces de ce
type ont été très fréquentes. Le chef du village de Yeghiapatrus
aurait menacé ses habitants de les priver de toute prestation sociale
s'ils ne votaient pas pour Serge Sarkissian. À Pokr Mantash, le chef
de la localité et ses frères n'auraient même pas laissé les habitants
déposer leur bulletin dans l'urne et auraient voté à leur place.
Les autorités arméniennes doivent veiller à ce que les journalistes
soient en mesure de travailler sans crainte d'être menacés ou
harcelés. Par ailleurs, les citoyens doivent pouvoir exercer leurs
libertés politiques sans subir de violations des droits humains.
Amnesty International appelle les autorités arméniennes à mener dans
les meilleurs délais une enquête approfondie et impartiale sur les
allégations de violations commises pendant l'élection et à obliger les
responsables présumés à rendre des comptes. Les autorités doivent
également garantir la sécurité des participants lors des
manifestations et des rassemblements publics post-électoraux.
samedi 9 mars 2013,
Stéphane ©armenews.com
Amnesty International demande une enquête sur des cas de violence lors
des élections présidentielles
Des violations des droits humains pourraient avoir eu lieu lors des
élections nationales de février 2013. Une enquête est nécessaire pour
faire la lumière sur des allégations de harcèlement, d'intimidations
et de menaces.
Les rapports des observateurs internationaux et intergouvernementaux
concernant l'élection et la campagne électorale qui l'a précédée ont
été globalement positifs.
Cela ne doit toutefois pas dispenser le gouvernement de prendre en
compte les allégations de violations des droits humains survenues au
cours de cette période. Amnesty International a reçu des informations
faisant état d'actes de harcèlement, y compris des allégations
d'intimidation et de violences contre les électeurs et les
observateurs. L'organisation est préoccupée par le fait que les
autorités arméniennes semblent avoir parfois négligé de fournir une
protection adéquate ou d'enquêter rapidement sur ces agissements.
Narine Esmaeili, une observatrice internationale non gouvernementale,
a été agressée physiquement et menacée par des responsables du bureau
de vote alors qu'elle protestait contre un vice présumé de procédure
électorale. Narine Esmaeili a indiqué qu'elle avait vu un groupe de 25
à 30 hommes pénétrer dans le bureau et se placer autour de l'urne.
L'agent de police qui gardait le bureau a ignoré son observation selon
laquelle pas plus de 15 personnes ne pouvaient entrer dans le bureau
de vote, car il s'agissait d'une infraction au règlement électoral.
Alors qu'elle tentait de s'insurger, l'un des hommes du groupe l'a
poussée contre un mur et lui a maintenu les mains, tandis qu'un agent
du bureau de vote coupait les scellés de l'urne afin qu'un autre homme
du groupe puisse y déverser un sac rempli de bulletins de vote. Au
lieu d'enregistrer l'incident et d'enquêter sur ses allégations en
arrivant sur les lieux, les agents de police locaux qu'elle avait
appelés lui ont ordonné de ne pas parler aux médias.
Plusieurs journalistes ont également déclaré avoir été menacés et
empêchés d'exercer leur métier le jour de l'élection. Des reporters
ont signalé qu'on avait menacé de les « égorger » s'ils tentaient de
filmer les irrégularités commises au bureau de vote de Gyumri. Ils
avaient remarqué un véhicule stationné à l'extérieur du bureau de vote
35-22 de cette ville. Dans la voiture, un individu non identifié les
aurait apostrophés en ces termes : « Nous filmez pas ! Pourquoi vous
nous filmez ? Qu'est-ce que vous foutez là ? J'vais vous égorger ! »
L'un des journalistes a affirmé qu'un des occupants du véhicule les
avait suivis alors qu'ils se déplaçaient aux abords du bureau de vote
pendant une heure et demie environ.
Selon certaines informations, les électeurs de certains villages ont
été contraints, avant de déposer leur bulletin dans l'urne, de montrer
ce dernier afin de prouver qu'ils avaient voté pour le président
sortant. Amnesty International n'a pas été en mesure de vérifier ces
allégations ni d'évaluer le pourcentage d'électeurs qui, dans ces
localités, ont été forcés de voter contre leur volonté. Toutefois, de
nombreuses ONG locales affirment que les pressions et menaces de ce
type ont été très fréquentes. Le chef du village de Yeghiapatrus
aurait menacé ses habitants de les priver de toute prestation sociale
s'ils ne votaient pas pour Serge Sarkissian. À Pokr Mantash, le chef
de la localité et ses frères n'auraient même pas laissé les habitants
déposer leur bulletin dans l'urne et auraient voté à leur place.
Les autorités arméniennes doivent veiller à ce que les journalistes
soient en mesure de travailler sans crainte d'être menacés ou
harcelés. Par ailleurs, les citoyens doivent pouvoir exercer leurs
libertés politiques sans subir de violations des droits humains.
Amnesty International appelle les autorités arméniennes à mener dans
les meilleurs délais une enquête approfondie et impartiale sur les
allégations de violations commises pendant l'élection et à obliger les
responsables présumés à rendre des comptes. Les autorités doivent
également garantir la sécurité des participants lors des
manifestations et des rassemblements publics post-électoraux.
samedi 9 mars 2013,
Stéphane ©armenews.com