TURQUIE
L'appel d'Öcalan marque un tournant pour les Kurdes au Proche-Orient
L'appel du chef kurde Abdullah Öcalan à abandonner la violence
pourrait marquer un tournant dans l'histoire tourmentée des Kurdes,
dont certains ont pris les armes pour faire valoir leur revendication
indépendantiste.
Dans un message lu jeudi par un député du Parti pour la paix et la
démocratie (BDP), Öcalan, emprisonné, invite les militants armés du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à déposer les armes et à
quitter la Turquie.
Pour la première fois en trois décennies d'un conflit qui a coûté la
vie à 45.000 personnes, un espoir durable de paix semble s'esquisser.
Mais la question reste très épineuse de par la répartition
géographique du peuple kurde, établi en Iran, en Irak, en Syrie et en
Turquie.
L'appel d'Öcalan `va totalement changer la donne pour tous les
mouvements kurdes de la région`, estime Jane Kinninmont, chercheuse au
centre de réflexion Chatham House basé à Londres.
Mais, note-t-elle, `il y a un conflit entre l'idéal qu'incarnent les
rêves (d'un Etat kurde) et le réalisme propre aux dirigeants du
Proche-Orient, à la tête d'Etats-nation où cohabitent plusieurs
groupes de population et plusieurs religions, et qui vivent dans la
peur constante d'une implosion de leur pays`.
D'origine indo-européenne, les Kurdes, entre 25 et 35 millions de
personnes, sont majoritairement sunnites. Ni arabes, ni turcs, ni
perses, les Kurdes portent une histoire semée de harcèlement, de
discrimination et parfois de persécution.
Jusqu'en 2002, la Turquie prohibait l'utilisation de la langue kurde à
l'intérieur de ses frontières. Et le mot `kurde` ne pouvait pas être
prononcé en public, sous peine de poursuites.
Le président irakien déchu Saddam Hussein s'est, lui, lancé, dans une
véritable campagne d'éradication des Kurdes, dont l'épisode le plus
tragique est l'attaque au gaz de la ville de Halabja en 1988.
Alors que la guerre contre l'Iran tirait à sa fin, les peshmergas, les
combattants kurdes, s'emparent de Halabja dans les montagnes du
Kurdistan. Le 16 mars, des avions de combat irakiens commencent à
survoler la zone et, pendant cinq heures, y lchent un mélange de gaz
moutarde et des neurotoxiques Tabun, Sarin et VX, tuant 5.000
personnes, la pire attaque au gaz jamais perpétrée contre une
population civile.
`J'ai grandi en Irak (...) mais tout au long de ma jeunesse, ma haine
contre ce pays n'a cessé de se renforcer`, raconte à l'AFP Chwan
Zulal, un analyste politique spécialisé dans le Kurdistan, qui vit
désormais à Londres.
Une anecdote illustre très bien, selon lui, les raisons de sa
rancoeur. Lorsqu'il était plus jeune, à Souleimaniyeh, il se rappelle
avoir payé pour récupérer la dépouille de son oncle qui avait été
exécuté.
`Comment peut-on ressentir de l'empathie envers un Etat qui vous fait
subir ce genre de choses ? Ce sont des cicatrices indélébiles`,
assène-t-il.
Depuis le massacre de Halabja, les Kurdes d'Irak sont parvenus à
renforcer leur autonomie et à atteindre une certaine indépendance
économique dans le sillage de l'invasion américaine de l'Irak en 2003.
En Syrie, le conflit qui fait rage depuis plus de deux ans a fait
naître l'espoir d'un Kurdistan syrien autonome, calqué sur le
Kurdistan irakien et débarrassé de la violence qui ronge le reste du
pays.
La situation est bien différente en Iran, où la province du Kurdistan
(nord-ouest) est depuis quelques années le thétre d'affrontements
entre forces de sécurité iraniennes et le PJAK (Parti pour une vie
libre au Kurdistan), principal mouvement kurde de lutte contre le
régime de Téhéran, proche du PKK.
`Il est encore trop tôt pour juger, mais des progrès et des pas dans
la bonne direction ont été accomplis`, se félicite Falah Moustapha,
responsable des relations extérieures au sein du gouvernement de la
région autonome du Kurdistan irakien. `Je suis optimiste`.
dimanche 24 mars 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian
L'appel d'Öcalan marque un tournant pour les Kurdes au Proche-Orient
L'appel du chef kurde Abdullah Öcalan à abandonner la violence
pourrait marquer un tournant dans l'histoire tourmentée des Kurdes,
dont certains ont pris les armes pour faire valoir leur revendication
indépendantiste.
Dans un message lu jeudi par un député du Parti pour la paix et la
démocratie (BDP), Öcalan, emprisonné, invite les militants armés du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à déposer les armes et à
quitter la Turquie.
Pour la première fois en trois décennies d'un conflit qui a coûté la
vie à 45.000 personnes, un espoir durable de paix semble s'esquisser.
Mais la question reste très épineuse de par la répartition
géographique du peuple kurde, établi en Iran, en Irak, en Syrie et en
Turquie.
L'appel d'Öcalan `va totalement changer la donne pour tous les
mouvements kurdes de la région`, estime Jane Kinninmont, chercheuse au
centre de réflexion Chatham House basé à Londres.
Mais, note-t-elle, `il y a un conflit entre l'idéal qu'incarnent les
rêves (d'un Etat kurde) et le réalisme propre aux dirigeants du
Proche-Orient, à la tête d'Etats-nation où cohabitent plusieurs
groupes de population et plusieurs religions, et qui vivent dans la
peur constante d'une implosion de leur pays`.
D'origine indo-européenne, les Kurdes, entre 25 et 35 millions de
personnes, sont majoritairement sunnites. Ni arabes, ni turcs, ni
perses, les Kurdes portent une histoire semée de harcèlement, de
discrimination et parfois de persécution.
Jusqu'en 2002, la Turquie prohibait l'utilisation de la langue kurde à
l'intérieur de ses frontières. Et le mot `kurde` ne pouvait pas être
prononcé en public, sous peine de poursuites.
Le président irakien déchu Saddam Hussein s'est, lui, lancé, dans une
véritable campagne d'éradication des Kurdes, dont l'épisode le plus
tragique est l'attaque au gaz de la ville de Halabja en 1988.
Alors que la guerre contre l'Iran tirait à sa fin, les peshmergas, les
combattants kurdes, s'emparent de Halabja dans les montagnes du
Kurdistan. Le 16 mars, des avions de combat irakiens commencent à
survoler la zone et, pendant cinq heures, y lchent un mélange de gaz
moutarde et des neurotoxiques Tabun, Sarin et VX, tuant 5.000
personnes, la pire attaque au gaz jamais perpétrée contre une
population civile.
`J'ai grandi en Irak (...) mais tout au long de ma jeunesse, ma haine
contre ce pays n'a cessé de se renforcer`, raconte à l'AFP Chwan
Zulal, un analyste politique spécialisé dans le Kurdistan, qui vit
désormais à Londres.
Une anecdote illustre très bien, selon lui, les raisons de sa
rancoeur. Lorsqu'il était plus jeune, à Souleimaniyeh, il se rappelle
avoir payé pour récupérer la dépouille de son oncle qui avait été
exécuté.
`Comment peut-on ressentir de l'empathie envers un Etat qui vous fait
subir ce genre de choses ? Ce sont des cicatrices indélébiles`,
assène-t-il.
Depuis le massacre de Halabja, les Kurdes d'Irak sont parvenus à
renforcer leur autonomie et à atteindre une certaine indépendance
économique dans le sillage de l'invasion américaine de l'Irak en 2003.
En Syrie, le conflit qui fait rage depuis plus de deux ans a fait
naître l'espoir d'un Kurdistan syrien autonome, calqué sur le
Kurdistan irakien et débarrassé de la violence qui ronge le reste du
pays.
La situation est bien différente en Iran, où la province du Kurdistan
(nord-ouest) est depuis quelques années le thétre d'affrontements
entre forces de sécurité iraniennes et le PJAK (Parti pour une vie
libre au Kurdistan), principal mouvement kurde de lutte contre le
régime de Téhéran, proche du PKK.
`Il est encore trop tôt pour juger, mais des progrès et des pas dans
la bonne direction ont été accomplis`, se félicite Falah Moustapha,
responsable des relations extérieures au sein du gouvernement de la
région autonome du Kurdistan irakien. `Je suis optimiste`.
dimanche 24 mars 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian