TURQUIE : PUNIS POUR AVOIR Â" BLASPHéMé Â"
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72489
Publié le : 29-03-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cette information publiée sur le site susam-sokak.fr, le
blog d'Etienne Copeaux, le 11 janvier 2013.
Photo Yeni Yuzyıl, sans mention d'auteur, 11 octobre 1996
susam-sokak.fr
Esquisse n° 31 - Punis pour avoir Â" blasphémé Â" (1) : Sevil
Akdogan
Vendredi 11 janvier 2013
[dernière modification : 13 mars 2013]
Le blasphème n'existe que du point de vue du croyant. En France,
en automne 2012, un débat avait pris naissance autour de la notion
de blasphème a propos de la publication par Charlie-Hebdo de
caricatures censées représenter Mahomet. J'avais été étonné du
ton adopté par certains médias de grande diffusion, qui posaient
la question a peu près en ces termes : Â" Peut-on autoriser le
blasphème dans l'expression publique ? Â". C'était oublier que
la notion de blasphème n'existe pas dans le droit francais ; le
code pénal, comme la déclaration des droits de l'homme, tout en
garantissant la liberté d'expression, prévoient sa limitation pour
troubles éventuels a l'ordre public. Le blasphème est une notion
subjective inapplicable dans le droit d'une société laïque. Dans
la définition de la liberté d'expression et de ses limites (dès
la Déclaration de 1789), le point délicat est la notion d' Â" ordre
public Â". Bien souvent, c'est le groupe qui s'estime outragé par un
prétendu blasphème qui est lui-même fauteur de troubles a l'ordre
public lorsqu'il réagit violemment a l' Â" outrage Â". Car ceux
qui s'estiment outragés par un Â" blasphème Â" sont souvent tout
simplement intolérants et supportent pas que leur sens du sacré,
ainsi que les limites qu'ils définissent a ce sacré, ne soient pas
partagés par tout le monde. Toutes les religions sont concernées,
toutes ont leurs extrémistes qui ne supportent pas un point de vue
différent du leur 1.
Un autre point délicat est la notion de provocation. Au moment
de l'affaire des caricatures, le directeur de Charlie-Hebdo avait
déclaré que ces dessins Â" choqueraient ceux qui [allaient] vouloir
être choqués en lisant un journal qu'ils ne lisent jamais 2 Â" ;
déclaration hypocrite, car le but de cet hebdomadaire est justement
de choquer et d'atteindre des cibles qui ne font pas forcément partie
de son lectorat régulier.
La question du respect mutuel est donc au centre de la notion de
blasphème. Respect des croyances lorsqu'elles ne se veulent pas
hégémoniques, respect des non-croyants, de leurs critiques et de
leur éventuelle impertinence.
Bref, le blasphème n'est reconnu comme tel dans le débat public et
dans la confrontation politique que lorsqu'un groupe religieux est
hégémonique et estime que son point de vue doit prévaloir, que les
valeurs qu'il tient pour sacrées doivent être tenues pour telles non
seulement par les croyants mais par l'ensemble de la société ; et que
dans le cas contraire les contrevenants doivent être sanctionnés,
non pour injure publique ou mise en danger de l'ordre public, mais
spécifiquement pour blasphème. Pour de tels groupes, le droit canon
et l'autorité religieuse doivent se substituer a l'autorité publique,
ou se confondre avec elle.
Lire la suite de l'article sur le site susam-sokak.fr, le blog
d'Etienne Copeaux
Retour a la rubrique
Source/Lien : susam-sokak.fr
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72489
Publié le : 29-03-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cette information publiée sur le site susam-sokak.fr, le
blog d'Etienne Copeaux, le 11 janvier 2013.
Photo Yeni Yuzyıl, sans mention d'auteur, 11 octobre 1996
susam-sokak.fr
Esquisse n° 31 - Punis pour avoir Â" blasphémé Â" (1) : Sevil
Akdogan
Vendredi 11 janvier 2013
[dernière modification : 13 mars 2013]
Le blasphème n'existe que du point de vue du croyant. En France,
en automne 2012, un débat avait pris naissance autour de la notion
de blasphème a propos de la publication par Charlie-Hebdo de
caricatures censées représenter Mahomet. J'avais été étonné du
ton adopté par certains médias de grande diffusion, qui posaient
la question a peu près en ces termes : Â" Peut-on autoriser le
blasphème dans l'expression publique ? Â". C'était oublier que
la notion de blasphème n'existe pas dans le droit francais ; le
code pénal, comme la déclaration des droits de l'homme, tout en
garantissant la liberté d'expression, prévoient sa limitation pour
troubles éventuels a l'ordre public. Le blasphème est une notion
subjective inapplicable dans le droit d'une société laïque. Dans
la définition de la liberté d'expression et de ses limites (dès
la Déclaration de 1789), le point délicat est la notion d' Â" ordre
public Â". Bien souvent, c'est le groupe qui s'estime outragé par un
prétendu blasphème qui est lui-même fauteur de troubles a l'ordre
public lorsqu'il réagit violemment a l' Â" outrage Â". Car ceux
qui s'estiment outragés par un Â" blasphème Â" sont souvent tout
simplement intolérants et supportent pas que leur sens du sacré,
ainsi que les limites qu'ils définissent a ce sacré, ne soient pas
partagés par tout le monde. Toutes les religions sont concernées,
toutes ont leurs extrémistes qui ne supportent pas un point de vue
différent du leur 1.
Un autre point délicat est la notion de provocation. Au moment
de l'affaire des caricatures, le directeur de Charlie-Hebdo avait
déclaré que ces dessins Â" choqueraient ceux qui [allaient] vouloir
être choqués en lisant un journal qu'ils ne lisent jamais 2 Â" ;
déclaration hypocrite, car le but de cet hebdomadaire est justement
de choquer et d'atteindre des cibles qui ne font pas forcément partie
de son lectorat régulier.
La question du respect mutuel est donc au centre de la notion de
blasphème. Respect des croyances lorsqu'elles ne se veulent pas
hégémoniques, respect des non-croyants, de leurs critiques et de
leur éventuelle impertinence.
Bref, le blasphème n'est reconnu comme tel dans le débat public et
dans la confrontation politique que lorsqu'un groupe religieux est
hégémonique et estime que son point de vue doit prévaloir, que les
valeurs qu'il tient pour sacrées doivent être tenues pour telles non
seulement par les croyants mais par l'ensemble de la société ; et que
dans le cas contraire les contrevenants doivent être sanctionnés,
non pour injure publique ou mise en danger de l'ordre public, mais
spécifiquement pour blasphème. Pour de tels groupes, le droit canon
et l'autorité religieuse doivent se substituer a l'autorité publique,
ou se confondre avec elle.
Lire la suite de l'article sur le site susam-sokak.fr, le blog
d'Etienne Copeaux
Retour a la rubrique
Source/Lien : susam-sokak.fr