LA TURQUIE FACE A LA FRONDE DE LA MINORITE ALEVIE
revue de presse
Ces musulmans liberaux, qui sont dix a quinze millions dans le pays,
sont en pointe de la contestation contre le gouvernement.
Accroche a une colline sur la rive asiatique d'Istanbul, le quartier
de Gulsuyu n'a de poetique que son nom. " Eau de rose " n'a jamais
ete si mal nomme. Le 30 septembre, c'est le sang qui a coule dans
l'une de ses rues grises qui devalent la pente vers le Bosphore. Il
s'est incruste dans le bitume et a laisse une trace noirâtre.
Hasan Ferit Gedik, 21 ans, a ete tue de six balles lors d'un
affrontement entre militants d'extreme gauche et un gang mafieux
nouvellement implante. Trafic de drogue, suspicion de complicite
policière de la part des habitants et renouvellement immobilier impose
par la municipalite constituent la toile de fond de cet assassinat.
Le destin du jeune homme resonne a double titre dans l'actualite
turque. Hasan Ferit etait sur les barricades lors de l'immense
contestation du mode de gouvernance du premier ministre au mois de
juin, et appartenait a la minorite alevie, une branche heterodoxe et
liberale de l'islam. Majoritaires a Gulsuyu, ces musulmans qui venèrent
Ali sont en première ligne contre Recep Tayyip Erdogan. " Nous sommes
le c~\ur de l'opposition, c'est pour cela que nous sommes si presents
dans la mobilisation de Gezi ", avance Abidin Sari, sympathisant
revolutionnaire, arrete au bord de la route où s'est effondre Hasan.
Opprimes sous l'Empire ottoman et depuis la fondation de la Republique
en 1923, les Alevis se rebellent contre la politique du gouvernement,
percue comme outrancièrement pro-sunnite. Sur les six manifestants
qui ont trouve la mort depuis le debut des emeutes, trois sont alevis
et trois alaouites. Deux confessions qui presentent des similitudes,
mais sont en fait des cousines eloignees. La première s'enracine dans
l'Anatolie, quand la seconde, implantee dans la province sudiste
d'Hatay, est arabophone et fait partie de la famille alaouite
syrienne. Mais les uns et les autres subissent les discriminations
d'Ankara. " Les tensions sont incroyablement elevees, nous glissons
psychologiquement vers une atmosphère de guerre civile ", s'alarme
Mehmet Altan, professeur a l'universite d'Istanbul.
L'inauguration le 29 mai dernier par Erdogan du chantier d'un pont qui
enjambera le Bosphore a ete percue comme la manifestation du mepris
des islamo-conservateurs au pouvoir, issu de l'islamisme sunnite,
a leur egard. L'ouvrage d'art a ete baptise " Sultan Yavuz Selim ",
du nom du souverain qui ordonna des grands massacres d'Alevis au XVIe
siècle. Presse de repondre aux demandes de plus en plus pressantes
des citoyens alevis, le premier ministre ne leur a accorde que le nom
d'une universite dans un " paquet de democratisation " rendu public
fin septembre. Cette mesure " sert juste a maquiller des reformes
destinees a son electorat (qui est sunnite, NDLR) ", s'indigne Hasan
Celik, un enseignant de la cemevi de Gulsuyu.
pour lire la suite cliquer sur le lien
http://www.lefigaro.fr/international/2013/10/13/01003-20131013ARTFIG00133-la-turquie-face-a-la-fronde-de-la-minorite-alevie.php
mardi 15 octobre 2013, Stephane ©armenews.com
revue de presse
Ces musulmans liberaux, qui sont dix a quinze millions dans le pays,
sont en pointe de la contestation contre le gouvernement.
Accroche a une colline sur la rive asiatique d'Istanbul, le quartier
de Gulsuyu n'a de poetique que son nom. " Eau de rose " n'a jamais
ete si mal nomme. Le 30 septembre, c'est le sang qui a coule dans
l'une de ses rues grises qui devalent la pente vers le Bosphore. Il
s'est incruste dans le bitume et a laisse une trace noirâtre.
Hasan Ferit Gedik, 21 ans, a ete tue de six balles lors d'un
affrontement entre militants d'extreme gauche et un gang mafieux
nouvellement implante. Trafic de drogue, suspicion de complicite
policière de la part des habitants et renouvellement immobilier impose
par la municipalite constituent la toile de fond de cet assassinat.
Le destin du jeune homme resonne a double titre dans l'actualite
turque. Hasan Ferit etait sur les barricades lors de l'immense
contestation du mode de gouvernance du premier ministre au mois de
juin, et appartenait a la minorite alevie, une branche heterodoxe et
liberale de l'islam. Majoritaires a Gulsuyu, ces musulmans qui venèrent
Ali sont en première ligne contre Recep Tayyip Erdogan. " Nous sommes
le c~\ur de l'opposition, c'est pour cela que nous sommes si presents
dans la mobilisation de Gezi ", avance Abidin Sari, sympathisant
revolutionnaire, arrete au bord de la route où s'est effondre Hasan.
Opprimes sous l'Empire ottoman et depuis la fondation de la Republique
en 1923, les Alevis se rebellent contre la politique du gouvernement,
percue comme outrancièrement pro-sunnite. Sur les six manifestants
qui ont trouve la mort depuis le debut des emeutes, trois sont alevis
et trois alaouites. Deux confessions qui presentent des similitudes,
mais sont en fait des cousines eloignees. La première s'enracine dans
l'Anatolie, quand la seconde, implantee dans la province sudiste
d'Hatay, est arabophone et fait partie de la famille alaouite
syrienne. Mais les uns et les autres subissent les discriminations
d'Ankara. " Les tensions sont incroyablement elevees, nous glissons
psychologiquement vers une atmosphère de guerre civile ", s'alarme
Mehmet Altan, professeur a l'universite d'Istanbul.
L'inauguration le 29 mai dernier par Erdogan du chantier d'un pont qui
enjambera le Bosphore a ete percue comme la manifestation du mepris
des islamo-conservateurs au pouvoir, issu de l'islamisme sunnite,
a leur egard. L'ouvrage d'art a ete baptise " Sultan Yavuz Selim ",
du nom du souverain qui ordonna des grands massacres d'Alevis au XVIe
siècle. Presse de repondre aux demandes de plus en plus pressantes
des citoyens alevis, le premier ministre ne leur a accorde que le nom
d'une universite dans un " paquet de democratisation " rendu public
fin septembre. Cette mesure " sert juste a maquiller des reformes
destinees a son electorat (qui est sunnite, NDLR) ", s'indigne Hasan
Celik, un enseignant de la cemevi de Gulsuyu.
pour lire la suite cliquer sur le lien
http://www.lefigaro.fr/international/2013/10/13/01003-20131013ARTFIG00133-la-turquie-face-a-la-fronde-de-la-minorite-alevie.php
mardi 15 octobre 2013, Stephane ©armenews.com