revue de presse
Le Vercors moteur du tourisme... arménien
Depuis 2007, une association iséroise (l'Afrat), réunit plusieurs
projets de coopération franco-arménienne pour développer une
destination encore marginale. Fin septembre, Sébastien Favier, 26 ans,
a guidé plusieurs agences de voyage rhônalpines à travers un pays tout
en couleurs, tout en douleurs. « Sébastien, je vous remercie
d'apporter votre contribution au développement du tourisme et à la
présentation de notre patrimoine. Même si nous avons 5000 ans de
retard ! » Souriant, Edgar Ghazarian, préfet de région, accueille le
jeune homme du Vercors dans ce berceau du christianisme cabossé par
les soubresauts de l'Histoire. Mais, sous la lumière ocre qui caresse
les falaises toutes proches, la rencontre aux portes du monastère de
Novarank (XIIe siècle) est plus intéressée que symbolique. Car
l'Arménie, qui ne peut plus attendre, a saisi la main rhônalpine.
Le tourisme, remède à l'exode ? Cinq mille ans de retard pour le
tourisme plus tard, donc, mais toujours cette pelote de haine tissée
autour d'un pays en (grand) froid avec la Turquie, en conflit avec
l'Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabagh et protégé à distance par la
poigne et le robinet à gaz du grand frère russe, dont ils sont
nombreux à regretter l'ex-tutelle soviétique. « Ici, avant, on avait
tous un emploi et les routes étaient goudronnées » raconte un habitant
au sud du pays. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, Artium
n'a pourtant pas cédé à l'exode économique mais bti une maison
d'hôtes florissante qui lui rapporte sans doute dix fois le salaire
mensuel moyen en Arménie, soit 80 euros... « Parfois, on se demande
toutefois si la population est prête, raconte Nelson Voskanyan le
maire de Goris, jumelée avec Vienne (Isère). Pourtant, en 10 ans, on a
créé 150 à 200 emplois dans le tourisme grce à la coopération, quand
dans le même temps, les ONG parlent beaucoup mais agissent peu. Est-ce
plus efficace de dire qu'on va planter un arbre ou de le planter
directement ? »
« Au départ, ils pensaient mettre des casinos partout et des yachts
sur le lac Sevan » Dans un pays sous perfusion de la diaspora (deux
Arméniens sur trois vivent à l'étranger), fort d'un taux de croissance
de 7,2 % mais aussi d'un chômage officiel à 16 % et officieux à 30 %,
Sébastien Favier a pris son bton de pèlerin pour convaincre et
présenter un modèle de développement différent des projets
pharaoniques qui germaient sur les immenses friches industrielles,
vestiges d'un régime soviétique disparu du jour au lendemain. « Lors
des premiers projets, on nous disait qu'il fallait développer le
tourisme de casino et mettre des yachts sur le lac ! On était alors
bien loin de la problématique des territoires ».
Les coordinateurs de coopération locaux payés par la France... Sur
l'immense lac Sevan, seul espace « balnéaire » de cette jeune
République, naviguent aujourd'hui quelques rares promène-touristes
tandis que les bouteilles plastique jonchent les maigres plages. «
Avec Grenoble, nous avons investi 150 000 euros à Sevan en dix ans »,
raconte quand même Nelly Stepanyan, à quelques mètres d'un office du
tourisme caché au fond d'une mairie en totale décrépitude, avant un
prochain déménagement au c`ur de la prequ'île touristique, une idée
soufflée par la coopération française... « L'enjeu n'est surtout pas
d'imposer notre point de vue mais qu'ils s'approprient leur
développement » relève aussi Sébastien Favier. Pas facile alors
qu`Anahit Davtyan, coordinatrice arménienne des projets de
coopération, reste salariée... de la Région Rhône-Alpes, tandis que
son alter-ego de Vardenis reçoit 50 % de son salaire de Romans. « Sans
la commune drômoise, on n'aurait pas pu se développer ainsi, insiste
le maire Volodia Khaloyan. Pensez que pour 13 000 habitants, j'ai 400
000 de budget annuel... »
Dixième pays le plus pauvre du monde, engoncé dans un puzzle
géopolitique aujourd'hui inextricable, l'Arménie se plaît pourtant à
regarder loin de ses frontières fragiles. A 4 500 km de là, dans le
Vercors, modèle économique, écrin de verdure et havre de paix
difficilement imaginables de ce côté-ci du mont Ararat.
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2013/10/13/le-vercors-moteur-du-tourisme-armenien
dimanche 20 octobre 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian
Le Vercors moteur du tourisme... arménien
Depuis 2007, une association iséroise (l'Afrat), réunit plusieurs
projets de coopération franco-arménienne pour développer une
destination encore marginale. Fin septembre, Sébastien Favier, 26 ans,
a guidé plusieurs agences de voyage rhônalpines à travers un pays tout
en couleurs, tout en douleurs. « Sébastien, je vous remercie
d'apporter votre contribution au développement du tourisme et à la
présentation de notre patrimoine. Même si nous avons 5000 ans de
retard ! » Souriant, Edgar Ghazarian, préfet de région, accueille le
jeune homme du Vercors dans ce berceau du christianisme cabossé par
les soubresauts de l'Histoire. Mais, sous la lumière ocre qui caresse
les falaises toutes proches, la rencontre aux portes du monastère de
Novarank (XIIe siècle) est plus intéressée que symbolique. Car
l'Arménie, qui ne peut plus attendre, a saisi la main rhônalpine.
Le tourisme, remède à l'exode ? Cinq mille ans de retard pour le
tourisme plus tard, donc, mais toujours cette pelote de haine tissée
autour d'un pays en (grand) froid avec la Turquie, en conflit avec
l'Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabagh et protégé à distance par la
poigne et le robinet à gaz du grand frère russe, dont ils sont
nombreux à regretter l'ex-tutelle soviétique. « Ici, avant, on avait
tous un emploi et les routes étaient goudronnées » raconte un habitant
au sud du pays. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, Artium
n'a pourtant pas cédé à l'exode économique mais bti une maison
d'hôtes florissante qui lui rapporte sans doute dix fois le salaire
mensuel moyen en Arménie, soit 80 euros... « Parfois, on se demande
toutefois si la population est prête, raconte Nelson Voskanyan le
maire de Goris, jumelée avec Vienne (Isère). Pourtant, en 10 ans, on a
créé 150 à 200 emplois dans le tourisme grce à la coopération, quand
dans le même temps, les ONG parlent beaucoup mais agissent peu. Est-ce
plus efficace de dire qu'on va planter un arbre ou de le planter
directement ? »
« Au départ, ils pensaient mettre des casinos partout et des yachts
sur le lac Sevan » Dans un pays sous perfusion de la diaspora (deux
Arméniens sur trois vivent à l'étranger), fort d'un taux de croissance
de 7,2 % mais aussi d'un chômage officiel à 16 % et officieux à 30 %,
Sébastien Favier a pris son bton de pèlerin pour convaincre et
présenter un modèle de développement différent des projets
pharaoniques qui germaient sur les immenses friches industrielles,
vestiges d'un régime soviétique disparu du jour au lendemain. « Lors
des premiers projets, on nous disait qu'il fallait développer le
tourisme de casino et mettre des yachts sur le lac ! On était alors
bien loin de la problématique des territoires ».
Les coordinateurs de coopération locaux payés par la France... Sur
l'immense lac Sevan, seul espace « balnéaire » de cette jeune
République, naviguent aujourd'hui quelques rares promène-touristes
tandis que les bouteilles plastique jonchent les maigres plages. «
Avec Grenoble, nous avons investi 150 000 euros à Sevan en dix ans »,
raconte quand même Nelly Stepanyan, à quelques mètres d'un office du
tourisme caché au fond d'une mairie en totale décrépitude, avant un
prochain déménagement au c`ur de la prequ'île touristique, une idée
soufflée par la coopération française... « L'enjeu n'est surtout pas
d'imposer notre point de vue mais qu'ils s'approprient leur
développement » relève aussi Sébastien Favier. Pas facile alors
qu`Anahit Davtyan, coordinatrice arménienne des projets de
coopération, reste salariée... de la Région Rhône-Alpes, tandis que
son alter-ego de Vardenis reçoit 50 % de son salaire de Romans. « Sans
la commune drômoise, on n'aurait pas pu se développer ainsi, insiste
le maire Volodia Khaloyan. Pensez que pour 13 000 habitants, j'ai 400
000 de budget annuel... »
Dixième pays le plus pauvre du monde, engoncé dans un puzzle
géopolitique aujourd'hui inextricable, l'Arménie se plaît pourtant à
regarder loin de ses frontières fragiles. A 4 500 km de là, dans le
Vercors, modèle économique, écrin de verdure et havre de paix
difficilement imaginables de ce côté-ci du mont Ararat.
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2013/10/13/le-vercors-moteur-du-tourisme-armenien
dimanche 20 octobre 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Baghdasarian