Vient de paraître
Les Arméniens dans le « Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France »
Au moment où la société française traverse une crise identitaire,
secouée par la question de l'immigration et les expulsions de familles
étrangères en situation irrégulière, vient de paraître « opportunément
» un Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, sous la
direction de Pascal Ory. Un ouvrage qui met à l'honneur celles et ceux
qui, « étrangers », ont intégré le pays des droits de l'homme pour sa
plus grande gloire.
L'ouvrage de 992 pages relève les 52 communautés qui ont rejoint la
France à un moment donné de son histoire. Et à ce titre figurent bien
évidemment les Arméniens.
De la page 69 à la 75, Éric Vial brosse le portrait des premiers
arrivants, « souvent des individus isolés », écrit-il, comme
Saint-Grégoire de Tallard, évangélisateur de ce bourg (vers 400) des
Hautes-Alpes figurant à l'inventaire des monuments historiques. Et
aussi Grégoire de Pithiviers, qui introduisit le pain d'épices en
occident, vers l'an 1000. Ou Pascal Haroukian, à qui l'on doit
l'ouverture du premier café à Paris en 1672.
L'auteur s'attache à décrire les situations historiques et
l'itinéraire qui ont conduit les Arméniens à être accueillis en France
comme il se doit dès 1870 ; puis en 1909 en passant par 1894 à 1896,
marquant les massacres perpétrés par la Sublime porte. Ceux qui fuient
le communisme et autres coups d'État en Syrie, Irak ou Égypte. La
Turquie avec les émeutes de 1955, les tensions à Chypre, la guerre
civile au Liban et la révolution islamiste en Iran.
On y apprend, en outre, qu'une plaque à Verdun salue les 35 000
arméniens morts pour la France durant la Grande Guerre, avant que tout
ne bascule à partir de 1915, année de la Grande catastrophe, un
génocide qui a fait « au moins un million de morts », écrit Éric Vial.
S'ensuit la cohorte des personnalités arméniennes qui ont marqué de
leur empreinte la société française, accompagnée de leurs biographies.
Si des noms tels que Serge Avédikian et Hélène Ségara sont cités,
oubli de Georges Leroy (Claude Topakian), journaliste à Europe N°1 de
1955 à 1974, alors directeur de la rédaction et de l'information, et à
déplorer des lacunes criantes dans ce « dictionnaire » comme
l'absence, parmi d'autres, de noms tels Simon Abkarian, Daniel
Bilalian, Alain Boghossian, Patrick Devedjian, Youri Djorkaeff,
Patrick Fiori, Alain et Pierre Terzian, Charles Villeneuve, etc. Des
noms qui font la France.
En revanche, j'ai été très étonné d'y découvrir mon premier patron
dans la photo de presse, Boris Lipnitzki, photographe attitré de la
danse classique, et de notamment Serge Lifar, en passant par Picasso,
Chanel et Sartre.
Jean Eckian
Collection Bouquins - Robert Laffont (30 euros), avec le Musée de
l'histoire de l'immigration (Palais de la Porte dorée)
dimanche 20 octobre 2013,
Jean Eckian ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article'087
Les Arméniens dans le « Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France »
Au moment où la société française traverse une crise identitaire,
secouée par la question de l'immigration et les expulsions de familles
étrangères en situation irrégulière, vient de paraître « opportunément
» un Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, sous la
direction de Pascal Ory. Un ouvrage qui met à l'honneur celles et ceux
qui, « étrangers », ont intégré le pays des droits de l'homme pour sa
plus grande gloire.
L'ouvrage de 992 pages relève les 52 communautés qui ont rejoint la
France à un moment donné de son histoire. Et à ce titre figurent bien
évidemment les Arméniens.
De la page 69 à la 75, Éric Vial brosse le portrait des premiers
arrivants, « souvent des individus isolés », écrit-il, comme
Saint-Grégoire de Tallard, évangélisateur de ce bourg (vers 400) des
Hautes-Alpes figurant à l'inventaire des monuments historiques. Et
aussi Grégoire de Pithiviers, qui introduisit le pain d'épices en
occident, vers l'an 1000. Ou Pascal Haroukian, à qui l'on doit
l'ouverture du premier café à Paris en 1672.
L'auteur s'attache à décrire les situations historiques et
l'itinéraire qui ont conduit les Arméniens à être accueillis en France
comme il se doit dès 1870 ; puis en 1909 en passant par 1894 à 1896,
marquant les massacres perpétrés par la Sublime porte. Ceux qui fuient
le communisme et autres coups d'État en Syrie, Irak ou Égypte. La
Turquie avec les émeutes de 1955, les tensions à Chypre, la guerre
civile au Liban et la révolution islamiste en Iran.
On y apprend, en outre, qu'une plaque à Verdun salue les 35 000
arméniens morts pour la France durant la Grande Guerre, avant que tout
ne bascule à partir de 1915, année de la Grande catastrophe, un
génocide qui a fait « au moins un million de morts », écrit Éric Vial.
S'ensuit la cohorte des personnalités arméniennes qui ont marqué de
leur empreinte la société française, accompagnée de leurs biographies.
Si des noms tels que Serge Avédikian et Hélène Ségara sont cités,
oubli de Georges Leroy (Claude Topakian), journaliste à Europe N°1 de
1955 à 1974, alors directeur de la rédaction et de l'information, et à
déplorer des lacunes criantes dans ce « dictionnaire » comme
l'absence, parmi d'autres, de noms tels Simon Abkarian, Daniel
Bilalian, Alain Boghossian, Patrick Devedjian, Youri Djorkaeff,
Patrick Fiori, Alain et Pierre Terzian, Charles Villeneuve, etc. Des
noms qui font la France.
En revanche, j'ai été très étonné d'y découvrir mon premier patron
dans la photo de presse, Boris Lipnitzki, photographe attitré de la
danse classique, et de notamment Serge Lifar, en passant par Picasso,
Chanel et Sartre.
Jean Eckian
Collection Bouquins - Robert Laffont (30 euros), avec le Musée de
l'histoire de l'immigration (Palais de la Porte dorée)
dimanche 20 octobre 2013,
Jean Eckian ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article'087