Paris
24 Avril : Les Commémorations du Génocide de 1915 - Photos/Video
Être franco-arménien à Paris en ce 24 avril 2014, relevait d'un
marathon improbable, mais réalisable.
En fait, ces journées commémoratives du 99ème anniversaire du génocide
qui a frappé le peuple arménien en 1915, puisqu'il y en eu 2 Ã Paris,
plus celle du Collectif VAN sur le Parvis de Notre-Dame, le 27 avril,
ont été riches de déclarations instructives, amicales, fraternelles et
de convictions de celles et ceux qui accompagnent la cause depuis
plusieurs années. A la seule différence près, qu'elles ont été
troublées par une déclaration intempestive inattendue du premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Déclaration qui dans un premier
temps a jeté la confusion au sein de la communauté arménienne par des
« condoléances » présentées 99 ans trop tard... On notera malgré tout
qu'un tabou vient de s'effondrer sur la terre de nos ancêtres
martyrisés.
Tout ceci pour dire que la 99ème commémoration fut teintée d'un rouge
sang dont même l'eau de javel n'aurait pu en venir à bout. Bon...
chacun a fait avec, et a même redoublé d'intensité dans les
revendications à l'adresse de la Turquie, tandis que les médias, qui
par ailleurs ne s'intéressent que mollement à la cause arménienne, en
faisaient, l'espace de ce moment , leurs choux gras. Une question
devenue soudainement intéressante, notamment du fait de la présence du
président de la République au square d'Erevan ce 24 avril.
Persévérant qu'ils sont, les Arméniens de France n'ont pas attendu
qu'on s'intéresse à leurs « soucis », pour crier haut et fort, depuis
1965, que ça suffisait. Oui, 99 ans de déni ça suffit ; même pour des
Arméniens qui vivent centenaires c'est trop.
Alors chacun à de nouveau multiplié les mots des maux, soutenus en
cela par la nouvelle maire de Paris Anne Hidalgo, par les élus et le
président Hollande.
La France est à ce propos un pays exceptionnel dans la question qui
tourmente une majorité de Franco-Arméniens. Car pour dire les choses
telles qu'elles sont, bien d'autres ont adopté une posture à la Ponce
Pilate... qui ne leur fait pas honneur.
Mais en cette annuelle journée, ce sont entre 7000 et 8000 personnes
qui ont rendu l'hommage de François Hollande aux franco-arméniens, sis
au square d'Erevan, face à la monumentale statue du Révérend père
Komitas.
Nous avons appris qu'un Centre national de la mémoire et de la
civilisation arménien verrait le jour en 2015 Ã Paris intra muros.
Qu'une nouvelle loi pénalisant la négation du génocide des Arméniens
est en cours d'étude et que la France accompagnerait, comme il se
doit, les événements qui présideront à la 100ème commémoration, bien
que le président de la République se trouvera à Erevan le 24 avril
auprès de son homologue Serge Sarkissian.
Trocadéro
Le 23 avril, c'est la jeunesse franco-arménienne qui a été Ã l'honneur
sur le Parvis des Droits de l'Homme du Trocadéro. Erwan Kérivel,
spécialiste de la culture Alevis et Yériché Gorizian, Chercheur en
droit international, ont apporté leur éclairage sur le facteur
arméno-turc, aux plans humain et juridiques.
Mairie de Paris
Le 24, la journée a commencé par l'hommage de la maire de Paris Anne
Hidalgo aux victimes de 1915, « parce qu'il faut mettre le mot juste
sur ce qui s'est passé. Un génocide », a-t-elle répété plusieurs fois.
Elle a également rendu hommage au savoir-faire de ses administrés
d'origine arménienne et entreprendra d'accentuer les échanges avec
l'Arménie. A cette occasion les co-présidents du CCAF, Ara Toranian et
Mourad Papazian, ainsi que l'ambassadeur Viguen Tchitetchian, n'ont
pas manqué de remercier Anne Hidalgo pour son soutien, sans oublier de
citer le nom de l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui n'a
jamais manqué d'être aux côtés de la communauté.
Vers 15h, c'est une messe de requiem qui a été célébrée par le RP
Mesrob Barsamian locus tenens en la cathédrale Saint-Jean Baptiste de
la rue Jean Goujon, pleine à craquer.
Dépôt de gerbes
Dès 17h30, élus de la République, organisations et associations
multi-confessionnelles se pressaient à l'angle de la rue de Tilsit et
de l'avenue des Champs-Élysées, troublée durant une demi-heure par une
alerte à la bombe au N°140. Avec un certain retard, précédé par les
scouts et les porteurs de gerbes, le cortège s'est ébranlé en
direction de l'Arc de Triomphe, accueilli par la musique de la
gendarmerie et d'un détachement de scouts venus spécialement d'Arménie
pour l'occasion. Plus de 35 gerbes ont été déposées devant la Flamme
du soldat inconnu, en présence de nombreuses personnalités du monde
politique et associatif.
Jardin d'Erevan
19h30 Place du Canada, prolongeant le Jardin d'Erevan, outre de
nombreux journalistes présents, entre 7000 et 8000 personnes, dont une
majorité de jeunes se pressaient pour être au plus près de la tribune
spécialement dressée par les services de l'Élysée qui allait
accueillir le président Hollande.
Ara Toranian a pris la parole le premier. Il dira en préliminaire,
citant Gabriel Garcia-Marquez « Après cent ans de solitude »l'hommage
d'un président de la République nous est d'un précieux réconfort, il
témoigne que nous ne sommes plus seuls sur le chemin de la
reconnaissance de ce crime, considéré par les historiens comme la plus
grande catastrophe civile de la première guerre mondiale. » Le
co-président du CCAF a insisté sur la prise de position du président,
qui, avec d'autres actions de part le monde ont infléchi la politique
d'Ankara face à la question arménienne, témoignant « d'une nouvelle
espérance politique » permettant a des intellectuels turcs de
commémorer le génocide dans plusieurs villes turques. Il a bien
entendu évoqué le sort de la ville de Kessab et la déclaration du
premier ministre turc Erdogan, espérant que celle-ci « l'amènera, tôt
ou tard à assumer son passé et ses conséquences. ». Ara Toranian Ã
fait part au président de l'infinie reconnaissance du peuple arménien.
Pour conclure, il citera une phrase de Michelet : « Les mes de nos
pères vibrent encore en nous pour des douleurs oubliées, Ã peu près
comme le blessé souffre à la main qu'il n'a plus. »
à son tour Mourad Papazian, évoquera le combat arménien depuis 99 ans
dans le monde entier « contre vents et marée. 99 ans de négation. 99
ans d'une politique anti-arménienne, comme un nouveau génocide. »
Mettant en avant la posture de régression de l'État turc, il a indiqué
que la Turquie a annoncé qu'elle dispose d'un budget de 90 millions de
dollars pour contrer les commémorations et revendications arméniennes
prévues pour le 100ème anniversaire de ce crime contre l'humanité. «
Le premier ministre turc Erdogan tente une opération de charme et de
communication de grande envergure » dira le co-président du CCAF.
Ajoutant, « Des condoléances qui n'apaiseront pas la douleur des
enfants, des petits-enfants et arrières petits-enfants des victimes du
génocide attendent une reconnaissance formelle, officielle, digne,
propre. Et la mise en place d'un processus de réparations. » d'un État
qui tente de « semer la confusion au sein de l'opinion publique de la
communauté internationale. » Pour atteindre à la paix et à la
réconciliation, Mourad Papazian appelle « aux efforts de tous et de
chacun ». Il a rappelé sa proximité au Président de la République
depuis 15 années, « seul chef d'État au monde à commémorer
l'anniversaire du génocide arménien ». Un des « rares chefs d'État Ã
avoir appelé la Turquie à faire son travail de mémoire. ». Pour
conclure, Mourad Papazian a dit que les Arméniens ne lcheront jamais
sur la question de la reconnaissance : « nous en avons fait le serment
aux 1,5 million de victimes. »
François Hollande
Solennellement, le Président de la République s'est alors adressé aux
instances officielles et au public réunis sur la Place du Canada, pour
dire qu'il voulait être présent parmi eux « pour cette commémoration
du 99ème anniversaire du génocide Arménien, ce drame que vous portez
dans votre vie, dans votre existence, comme une blessure toujours
ouverte et pas encore refermée. » Il évoquera ensuite le sort du
Révérend père Komitas, arrêté le 24 avril 1915 avec les 600
intellectuels qui vivaient dans leur pays », dira-t-il. Ajoutant , «
arrêtés parce qu'ils étaient Arméniens » [...] début du processus
d'élimination ». Il brossera ensuite le sort de tout un peuple
anéanti, faisant état de l'accueil fait par la France aux descendants
des victimes « devenus français sans jamais rien oublier de leurs
origines, de leur parcours et de la mémoire ». « Cette tragédie qui
porte un seul nom : c'est le génocide. Il n'y en pas d'autre ! Et
c'est la raison pour laquelle la République l'a reconnu par la loi du
29 janvier 2001 ». Après avoir rappelé la célèbre phrase de Jean
Jaurès prononcée à l'Assemblée nationale (L'humanité ne peut vivre
avec dans sa cave le cadavre d'un peuple assassiné)...
2015
...François Hollande a indiqué que cette célébration était une
répétition aux événements qui présideront aux commémorations du
centenaire de 2015 que la France accompagnera, alors qu'il se trouvera
au côté de son homologue Serge Sarkissian à Erevan le 24 avril.
Reconnaissance du Génocide des Arméniens
A propos de la reconnaissance du génocide, il d'abord tenu à saluer la
communauté des historiens qui » fait son travail et continue de le
réaliser » et qu'il soutiendra à travers le Conseil international pour
l'étude du génocide Arménien, dont il a accepté de présider le comité
d'honneur. Une « bataille qui sera menée jusqu'au bout sans le moindre
renoncement. Sans la moindre hésitation. Sans le moindre compromis. »,
a-t-il affirmé, expliquant que la France soutiendra toutes les
initiatives qui seront prises au niveau européen pour lancer un
programme de sensibilisation, de pédagogie et d'information sur le
génocide arménien. De la même façon, il a annoncé le soutient de
l'État à l'initiative de la Mairie de Paris d'ouvrir un Centre de
mémoire et de civilisation arménien.
Négationnisme
Le Président a ensuite réaffirmé que le gouvernement travaille Ã
l'élaboration d'un nouveau texte de loi « incontestable » pénalisant
la négation du génocide, pour « repousser la manipulation et la
falsification ». « Le négationnisme est un outrage à la vérité »
s'est-il exclamé. Ajoutant « Une insulte faite aux victimes, aux
survivants et à leurs descendants [...] pour que nul ne puisse
impunément nier les souffrances du peuple arménien. »
Kessab
François Hollande a eu les mots justes qui convenaient à la situation
catastrophique des Arméniens de Syrie « , qui subissent un véritable
traumatisme, qui souffrent de persécution. Parce que on ne peut pas
rester insensibles à ces souffrances, il les associera aux autres «
chrétiens, aux alaouites et sunnites qui font partie de l'histoire de
la Syrie. C'est pourquoi la France doit être aux côtés de ceux qui
sont victimes ». Il ajoutera « Aucun crime de masse ne sera impuni, en
Syrie comme ailleurs »
Remerciements
Pour terminer son intervention, le chef d l'État a tenu à remercier la
communauté arménienne de France, Ã ces résistants, comme Missak
Manouchian et ses camarades dont il a salué la mémoire au Mont
Valérien. Aux Arméniens français qui ont reconstruit le pays au
lendemain de la guerre, par leur travail et leur talent. A tous ceux
qui font rayonner la France sans rien oublier de leurs origines
arméniennes.
Reconnaissance et réconciliation
Avec un accent respirant la sincérité, ne renvoyant personne face Ã
face, François Hollande a conclu en disant « Il n'y a pas deux côtés.
Il n'y a pas ceux qui sont là et ceux qui sont ici. Il n'y a qu'un
combat, qu'une lutte, qu'un idéal contre la haine, contre
l'intolérance, c'est celui de la reconnaissance du génocide Arménien
». Reconnaissance qu'il souhaite de tout son coeur « pour que les
esprits évoluent ».
Marche de protestation
A 20h10, après avoir pris un bain de foule, François Hollande a
regagné sa voiture, tandis que le rassemblement organisait un cortège
de plusieurs milliers de personnes fortement encadrés par les services
d'ordre de la FRA et ceux de la Préfecture de Police. La procession a
achevé son parcours face à l'Office du tourisme turc sur les Champs
Élysées. L'occasion pour le Président du Nor Seround, Loris Toufanian,
juché sur un camion sonorisé, de s'en prendre une nouvelle fois à la
déclaration de Recep Tayyip Erdogan et stigmatiser l'État turc dans sa
participation volontaire dans l'attaque du village arménien de Kessab
en Syrie.
Jean Eckian + photos et vidéo
samedi 26 avril 2014,
Jean Eckian ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99370
https://www.youtube.com/watch?v=1dUTXAATwDg
From: A. Papazian
24 Avril : Les Commémorations du Génocide de 1915 - Photos/Video
Être franco-arménien à Paris en ce 24 avril 2014, relevait d'un
marathon improbable, mais réalisable.
En fait, ces journées commémoratives du 99ème anniversaire du génocide
qui a frappé le peuple arménien en 1915, puisqu'il y en eu 2 Ã Paris,
plus celle du Collectif VAN sur le Parvis de Notre-Dame, le 27 avril,
ont été riches de déclarations instructives, amicales, fraternelles et
de convictions de celles et ceux qui accompagnent la cause depuis
plusieurs années. A la seule différence près, qu'elles ont été
troublées par une déclaration intempestive inattendue du premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Déclaration qui dans un premier
temps a jeté la confusion au sein de la communauté arménienne par des
« condoléances » présentées 99 ans trop tard... On notera malgré tout
qu'un tabou vient de s'effondrer sur la terre de nos ancêtres
martyrisés.
Tout ceci pour dire que la 99ème commémoration fut teintée d'un rouge
sang dont même l'eau de javel n'aurait pu en venir à bout. Bon...
chacun a fait avec, et a même redoublé d'intensité dans les
revendications à l'adresse de la Turquie, tandis que les médias, qui
par ailleurs ne s'intéressent que mollement à la cause arménienne, en
faisaient, l'espace de ce moment , leurs choux gras. Une question
devenue soudainement intéressante, notamment du fait de la présence du
président de la République au square d'Erevan ce 24 avril.
Persévérant qu'ils sont, les Arméniens de France n'ont pas attendu
qu'on s'intéresse à leurs « soucis », pour crier haut et fort, depuis
1965, que ça suffisait. Oui, 99 ans de déni ça suffit ; même pour des
Arméniens qui vivent centenaires c'est trop.
Alors chacun à de nouveau multiplié les mots des maux, soutenus en
cela par la nouvelle maire de Paris Anne Hidalgo, par les élus et le
président Hollande.
La France est à ce propos un pays exceptionnel dans la question qui
tourmente une majorité de Franco-Arméniens. Car pour dire les choses
telles qu'elles sont, bien d'autres ont adopté une posture à la Ponce
Pilate... qui ne leur fait pas honneur.
Mais en cette annuelle journée, ce sont entre 7000 et 8000 personnes
qui ont rendu l'hommage de François Hollande aux franco-arméniens, sis
au square d'Erevan, face à la monumentale statue du Révérend père
Komitas.
Nous avons appris qu'un Centre national de la mémoire et de la
civilisation arménien verrait le jour en 2015 Ã Paris intra muros.
Qu'une nouvelle loi pénalisant la négation du génocide des Arméniens
est en cours d'étude et que la France accompagnerait, comme il se
doit, les événements qui présideront à la 100ème commémoration, bien
que le président de la République se trouvera à Erevan le 24 avril
auprès de son homologue Serge Sarkissian.
Trocadéro
Le 23 avril, c'est la jeunesse franco-arménienne qui a été Ã l'honneur
sur le Parvis des Droits de l'Homme du Trocadéro. Erwan Kérivel,
spécialiste de la culture Alevis et Yériché Gorizian, Chercheur en
droit international, ont apporté leur éclairage sur le facteur
arméno-turc, aux plans humain et juridiques.
Mairie de Paris
Le 24, la journée a commencé par l'hommage de la maire de Paris Anne
Hidalgo aux victimes de 1915, « parce qu'il faut mettre le mot juste
sur ce qui s'est passé. Un génocide », a-t-elle répété plusieurs fois.
Elle a également rendu hommage au savoir-faire de ses administrés
d'origine arménienne et entreprendra d'accentuer les échanges avec
l'Arménie. A cette occasion les co-présidents du CCAF, Ara Toranian et
Mourad Papazian, ainsi que l'ambassadeur Viguen Tchitetchian, n'ont
pas manqué de remercier Anne Hidalgo pour son soutien, sans oublier de
citer le nom de l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui n'a
jamais manqué d'être aux côtés de la communauté.
Vers 15h, c'est une messe de requiem qui a été célébrée par le RP
Mesrob Barsamian locus tenens en la cathédrale Saint-Jean Baptiste de
la rue Jean Goujon, pleine à craquer.
Dépôt de gerbes
Dès 17h30, élus de la République, organisations et associations
multi-confessionnelles se pressaient à l'angle de la rue de Tilsit et
de l'avenue des Champs-Élysées, troublée durant une demi-heure par une
alerte à la bombe au N°140. Avec un certain retard, précédé par les
scouts et les porteurs de gerbes, le cortège s'est ébranlé en
direction de l'Arc de Triomphe, accueilli par la musique de la
gendarmerie et d'un détachement de scouts venus spécialement d'Arménie
pour l'occasion. Plus de 35 gerbes ont été déposées devant la Flamme
du soldat inconnu, en présence de nombreuses personnalités du monde
politique et associatif.
Jardin d'Erevan
19h30 Place du Canada, prolongeant le Jardin d'Erevan, outre de
nombreux journalistes présents, entre 7000 et 8000 personnes, dont une
majorité de jeunes se pressaient pour être au plus près de la tribune
spécialement dressée par les services de l'Élysée qui allait
accueillir le président Hollande.
Ara Toranian a pris la parole le premier. Il dira en préliminaire,
citant Gabriel Garcia-Marquez « Après cent ans de solitude »l'hommage
d'un président de la République nous est d'un précieux réconfort, il
témoigne que nous ne sommes plus seuls sur le chemin de la
reconnaissance de ce crime, considéré par les historiens comme la plus
grande catastrophe civile de la première guerre mondiale. » Le
co-président du CCAF a insisté sur la prise de position du président,
qui, avec d'autres actions de part le monde ont infléchi la politique
d'Ankara face à la question arménienne, témoignant « d'une nouvelle
espérance politique » permettant a des intellectuels turcs de
commémorer le génocide dans plusieurs villes turques. Il a bien
entendu évoqué le sort de la ville de Kessab et la déclaration du
premier ministre turc Erdogan, espérant que celle-ci « l'amènera, tôt
ou tard à assumer son passé et ses conséquences. ». Ara Toranian Ã
fait part au président de l'infinie reconnaissance du peuple arménien.
Pour conclure, il citera une phrase de Michelet : « Les mes de nos
pères vibrent encore en nous pour des douleurs oubliées, Ã peu près
comme le blessé souffre à la main qu'il n'a plus. »
à son tour Mourad Papazian, évoquera le combat arménien depuis 99 ans
dans le monde entier « contre vents et marée. 99 ans de négation. 99
ans d'une politique anti-arménienne, comme un nouveau génocide. »
Mettant en avant la posture de régression de l'État turc, il a indiqué
que la Turquie a annoncé qu'elle dispose d'un budget de 90 millions de
dollars pour contrer les commémorations et revendications arméniennes
prévues pour le 100ème anniversaire de ce crime contre l'humanité. «
Le premier ministre turc Erdogan tente une opération de charme et de
communication de grande envergure » dira le co-président du CCAF.
Ajoutant, « Des condoléances qui n'apaiseront pas la douleur des
enfants, des petits-enfants et arrières petits-enfants des victimes du
génocide attendent une reconnaissance formelle, officielle, digne,
propre. Et la mise en place d'un processus de réparations. » d'un État
qui tente de « semer la confusion au sein de l'opinion publique de la
communauté internationale. » Pour atteindre à la paix et à la
réconciliation, Mourad Papazian appelle « aux efforts de tous et de
chacun ». Il a rappelé sa proximité au Président de la République
depuis 15 années, « seul chef d'État au monde à commémorer
l'anniversaire du génocide arménien ». Un des « rares chefs d'État Ã
avoir appelé la Turquie à faire son travail de mémoire. ». Pour
conclure, Mourad Papazian a dit que les Arméniens ne lcheront jamais
sur la question de la reconnaissance : « nous en avons fait le serment
aux 1,5 million de victimes. »
François Hollande
Solennellement, le Président de la République s'est alors adressé aux
instances officielles et au public réunis sur la Place du Canada, pour
dire qu'il voulait être présent parmi eux « pour cette commémoration
du 99ème anniversaire du génocide Arménien, ce drame que vous portez
dans votre vie, dans votre existence, comme une blessure toujours
ouverte et pas encore refermée. » Il évoquera ensuite le sort du
Révérend père Komitas, arrêté le 24 avril 1915 avec les 600
intellectuels qui vivaient dans leur pays », dira-t-il. Ajoutant , «
arrêtés parce qu'ils étaient Arméniens » [...] début du processus
d'élimination ». Il brossera ensuite le sort de tout un peuple
anéanti, faisant état de l'accueil fait par la France aux descendants
des victimes « devenus français sans jamais rien oublier de leurs
origines, de leur parcours et de la mémoire ». « Cette tragédie qui
porte un seul nom : c'est le génocide. Il n'y en pas d'autre ! Et
c'est la raison pour laquelle la République l'a reconnu par la loi du
29 janvier 2001 ». Après avoir rappelé la célèbre phrase de Jean
Jaurès prononcée à l'Assemblée nationale (L'humanité ne peut vivre
avec dans sa cave le cadavre d'un peuple assassiné)...
2015
...François Hollande a indiqué que cette célébration était une
répétition aux événements qui présideront aux commémorations du
centenaire de 2015 que la France accompagnera, alors qu'il se trouvera
au côté de son homologue Serge Sarkissian à Erevan le 24 avril.
Reconnaissance du Génocide des Arméniens
A propos de la reconnaissance du génocide, il d'abord tenu à saluer la
communauté des historiens qui » fait son travail et continue de le
réaliser » et qu'il soutiendra à travers le Conseil international pour
l'étude du génocide Arménien, dont il a accepté de présider le comité
d'honneur. Une « bataille qui sera menée jusqu'au bout sans le moindre
renoncement. Sans la moindre hésitation. Sans le moindre compromis. »,
a-t-il affirmé, expliquant que la France soutiendra toutes les
initiatives qui seront prises au niveau européen pour lancer un
programme de sensibilisation, de pédagogie et d'information sur le
génocide arménien. De la même façon, il a annoncé le soutient de
l'État à l'initiative de la Mairie de Paris d'ouvrir un Centre de
mémoire et de civilisation arménien.
Négationnisme
Le Président a ensuite réaffirmé que le gouvernement travaille Ã
l'élaboration d'un nouveau texte de loi « incontestable » pénalisant
la négation du génocide, pour « repousser la manipulation et la
falsification ». « Le négationnisme est un outrage à la vérité »
s'est-il exclamé. Ajoutant « Une insulte faite aux victimes, aux
survivants et à leurs descendants [...] pour que nul ne puisse
impunément nier les souffrances du peuple arménien. »
Kessab
François Hollande a eu les mots justes qui convenaient à la situation
catastrophique des Arméniens de Syrie « , qui subissent un véritable
traumatisme, qui souffrent de persécution. Parce que on ne peut pas
rester insensibles à ces souffrances, il les associera aux autres «
chrétiens, aux alaouites et sunnites qui font partie de l'histoire de
la Syrie. C'est pourquoi la France doit être aux côtés de ceux qui
sont victimes ». Il ajoutera « Aucun crime de masse ne sera impuni, en
Syrie comme ailleurs »
Remerciements
Pour terminer son intervention, le chef d l'État a tenu à remercier la
communauté arménienne de France, Ã ces résistants, comme Missak
Manouchian et ses camarades dont il a salué la mémoire au Mont
Valérien. Aux Arméniens français qui ont reconstruit le pays au
lendemain de la guerre, par leur travail et leur talent. A tous ceux
qui font rayonner la France sans rien oublier de leurs origines
arméniennes.
Reconnaissance et réconciliation
Avec un accent respirant la sincérité, ne renvoyant personne face Ã
face, François Hollande a conclu en disant « Il n'y a pas deux côtés.
Il n'y a pas ceux qui sont là et ceux qui sont ici. Il n'y a qu'un
combat, qu'une lutte, qu'un idéal contre la haine, contre
l'intolérance, c'est celui de la reconnaissance du génocide Arménien
». Reconnaissance qu'il souhaite de tout son coeur « pour que les
esprits évoluent ».
Marche de protestation
A 20h10, après avoir pris un bain de foule, François Hollande a
regagné sa voiture, tandis que le rassemblement organisait un cortège
de plusieurs milliers de personnes fortement encadrés par les services
d'ordre de la FRA et ceux de la Préfecture de Police. La procession a
achevé son parcours face à l'Office du tourisme turc sur les Champs
Élysées. L'occasion pour le Président du Nor Seround, Loris Toufanian,
juché sur un camion sonorisé, de s'en prendre une nouvelle fois à la
déclaration de Recep Tayyip Erdogan et stigmatiser l'État turc dans sa
participation volontaire dans l'attaque du village arménien de Kessab
en Syrie.
Jean Eckian + photos et vidéo
samedi 26 avril 2014,
Jean Eckian ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99370
https://www.youtube.com/watch?v=1dUTXAATwDg
From: A. Papazian