Announcement

Collapse
No announcement yet.

Être franco-arménien à Paris en ce 24 avril 2014, relevait d'un mara

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Être franco-arménien à Paris en ce 24 avril 2014, relevait d'un mara

    Paris
    24 Avril : Les Commémorations du Génocide de 1915 - Photos/Video

    Être franco-arménien à Paris en ce 24 avril 2014, relevait d'un
    marathon improbable, mais réalisable.


    En fait, ces journées commémoratives du 99ème anniversaire du génocide
    qui a frappé le peuple arménien en 1915, puisqu'il y en eu 2 Ã Paris,
    plus celle du Collectif VAN sur le Parvis de Notre-Dame, le 27 avril,
    ont été riches de déclarations instructives, amicales, fraternelles et
    de convictions de celles et ceux qui accompagnent la cause depuis
    plusieurs années. A la seule différence près, qu'elles ont été
    troublées par une déclaration intempestive inattendue du premier
    ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Déclaration qui dans un premier
    temps a jeté la confusion au sein de la communauté arménienne par des
    « condoléances » présentées 99 ans trop tard... On notera malgré tout
    qu'un tabou vient de s'effondrer sur la terre de nos ancêtres
    martyrisés.

    Tout ceci pour dire que la 99ème commémoration fut teintée d'un rouge
    sang dont même l'eau de javel n'aurait pu en venir à bout. Bon...
    chacun a fait avec, et a même redoublé d'intensité dans les
    revendications à l'adresse de la Turquie, tandis que les médias, qui
    par ailleurs ne s'intéressent que mollement à la cause arménienne, en
    faisaient, l'espace de ce moment , leurs choux gras. Une question
    devenue soudainement intéressante, notamment du fait de la présence du
    président de la République au square d'Erevan ce 24 avril.

    Persévérant qu'ils sont, les Arméniens de France n'ont pas attendu
    qu'on s'intéresse à leurs « soucis », pour crier haut et fort, depuis
    1965, que ça suffisait. Oui, 99 ans de déni ça suffit ; même pour des
    Arméniens qui vivent centenaires c'est trop.

    Alors chacun à de nouveau multiplié les mots des maux, soutenus en
    cela par la nouvelle maire de Paris Anne Hidalgo, par les élus et le
    président Hollande.

    La France est à ce propos un pays exceptionnel dans la question qui
    tourmente une majorité de Franco-Arméniens. Car pour dire les choses
    telles qu'elles sont, bien d'autres ont adopté une posture à la Ponce
    Pilate... qui ne leur fait pas honneur.

    Mais en cette annuelle journée, ce sont entre 7000 et 8000 personnes
    qui ont rendu l'hommage de François Hollande aux franco-arméniens, sis
    au square d'Erevan, face à la monumentale statue du Révérend père
    Komitas.

    Nous avons appris qu'un Centre national de la mémoire et de la
    civilisation arménien verrait le jour en 2015 Ã Paris intra muros.
    Qu'une nouvelle loi pénalisant la négation du génocide des Arméniens
    est en cours d'étude et que la France accompagnerait, comme il se
    doit, les événements qui présideront à la 100ème commémoration, bien
    que le président de la République se trouvera à Erevan le 24 avril
    auprès de son homologue Serge Sarkissian.

    Trocadéro

    Le 23 avril, c'est la jeunesse franco-arménienne qui a été Ã l'honneur
    sur le Parvis des Droits de l'Homme du Trocadéro. Erwan Kérivel,
    spécialiste de la culture Alevis et Yériché Gorizian, Chercheur en
    droit international, ont apporté leur éclairage sur le facteur
    arméno-turc, aux plans humain et juridiques.

    Mairie de Paris

    Le 24, la journée a commencé par l'hommage de la maire de Paris Anne
    Hidalgo aux victimes de 1915, « parce qu'il faut mettre le mot juste
    sur ce qui s'est passé. Un génocide », a-t-elle répété plusieurs fois.
    Elle a également rendu hommage au savoir-faire de ses administrés
    d'origine arménienne et entreprendra d'accentuer les échanges avec
    l'Arménie. A cette occasion les co-présidents du CCAF, Ara Toranian et
    Mourad Papazian, ainsi que l'ambassadeur Viguen Tchitetchian, n'ont
    pas manqué de remercier Anne Hidalgo pour son soutien, sans oublier de
    citer le nom de l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui n'a
    jamais manqué d'être aux côtés de la communauté.

    Vers 15h, c'est une messe de requiem qui a été célébrée par le RP
    Mesrob Barsamian locus tenens en la cathédrale Saint-Jean Baptiste de
    la rue Jean Goujon, pleine à craquer.

    Dépôt de gerbes

    Dès 17h30, élus de la République, organisations et associations
    multi-confessionnelles se pressaient à l'angle de la rue de Tilsit et
    de l'avenue des Champs-Élysées, troublée durant une demi-heure par une
    alerte à la bombe au N°140. Avec un certain retard, précédé par les
    scouts et les porteurs de gerbes, le cortège s'est ébranlé en
    direction de l'Arc de Triomphe, accueilli par la musique de la
    gendarmerie et d'un détachement de scouts venus spécialement d'Arménie
    pour l'occasion. Plus de 35 gerbes ont été déposées devant la Flamme
    du soldat inconnu, en présence de nombreuses personnalités du monde
    politique et associatif.

    Jardin d'Erevan

    19h30 Place du Canada, prolongeant le Jardin d'Erevan, outre de
    nombreux journalistes présents, entre 7000 et 8000 personnes, dont une
    majorité de jeunes se pressaient pour être au plus près de la tribune
    spécialement dressée par les services de l'Élysée qui allait
    accueillir le président Hollande.

    Ara Toranian a pris la parole le premier. Il dira en préliminaire,
    citant Gabriel Garcia-Marquez « Après cent ans de solitude »l'hommage
    d'un président de la République nous est d'un précieux réconfort, il
    témoigne que nous ne sommes plus seuls sur le chemin de la
    reconnaissance de ce crime, considéré par les historiens comme la plus
    grande catastrophe civile de la première guerre mondiale. » Le
    co-président du CCAF a insisté sur la prise de position du président,
    qui, avec d'autres actions de part le monde ont infléchi la politique
    d'Ankara face à la question arménienne, témoignant « d'une nouvelle
    espérance politique » permettant a des intellectuels turcs de
    commémorer le génocide dans plusieurs villes turques. Il a bien
    entendu évoqué le sort de la ville de Kessab et la déclaration du
    premier ministre turc Erdogan, espérant que celle-ci « l'amènera, tôt
    ou tard à assumer son passé et ses conséquences. ». Ara Toranian Ã
    fait part au président de l'infinie reconnaissance du peuple arménien.
    Pour conclure, il citera une phrase de Michelet : « Les mes de nos
    pères vibrent encore en nous pour des douleurs oubliées, Ã peu près
    comme le blessé souffre à la main qu'il n'a plus. »

    Ã son tour Mourad Papazian, évoquera le combat arménien depuis 99 ans
    dans le monde entier « contre vents et marée. 99 ans de négation. 99
    ans d'une politique anti-arménienne, comme un nouveau génocide. »
    Mettant en avant la posture de régression de l'État turc, il a indiqué
    que la Turquie a annoncé qu'elle dispose d'un budget de 90 millions de
    dollars pour contrer les commémorations et revendications arméniennes
    prévues pour le 100ème anniversaire de ce crime contre l'humanité. «
    Le premier ministre turc Erdogan tente une opération de charme et de
    communication de grande envergure » dira le co-président du CCAF.
    Ajoutant, « Des condoléances qui n'apaiseront pas la douleur des
    enfants, des petits-enfants et arrières petits-enfants des victimes du
    génocide attendent une reconnaissance formelle, officielle, digne,
    propre. Et la mise en place d'un processus de réparations. » d'un État
    qui tente de « semer la confusion au sein de l'opinion publique de la
    communauté internationale. » Pour atteindre à la paix et à la
    réconciliation, Mourad Papazian appelle « aux efforts de tous et de
    chacun ». Il a rappelé sa proximité au Président de la République
    depuis 15 années, « seul chef d'État au monde à commémorer
    l'anniversaire du génocide arménien ». Un des « rares chefs d'État Ã
    avoir appelé la Turquie à faire son travail de mémoire. ». Pour
    conclure, Mourad Papazian a dit que les Arméniens ne lcheront jamais
    sur la question de la reconnaissance : « nous en avons fait le serment
    aux 1,5 million de victimes. »

    François Hollande

    Solennellement, le Président de la République s'est alors adressé aux
    instances officielles et au public réunis sur la Place du Canada, pour
    dire qu'il voulait être présent parmi eux « pour cette commémoration
    du 99ème anniversaire du génocide Arménien, ce drame que vous portez
    dans votre vie, dans votre existence, comme une blessure toujours
    ouverte et pas encore refermée. » Il évoquera ensuite le sort du
    Révérend père Komitas, arrêté le 24 avril 1915 avec les 600
    intellectuels qui vivaient dans leur pays », dira-t-il. Ajoutant , «
    arrêtés parce qu'ils étaient Arméniens » [...] début du processus
    d'élimination ». Il brossera ensuite le sort de tout un peuple
    anéanti, faisant état de l'accueil fait par la France aux descendants
    des victimes « devenus français sans jamais rien oublier de leurs
    origines, de leur parcours et de la mémoire ». « Cette tragédie qui
    porte un seul nom : c'est le génocide. Il n'y en pas d'autre ! Et
    c'est la raison pour laquelle la République l'a reconnu par la loi du
    29 janvier 2001 ». Après avoir rappelé la célèbre phrase de Jean
    Jaurès prononcée à l'Assemblée nationale (L'humanité ne peut vivre
    avec dans sa cave le cadavre d'un peuple assassiné)...

    2015

    ...François Hollande a indiqué que cette célébration était une
    répétition aux événements qui présideront aux commémorations du
    centenaire de 2015 que la France accompagnera, alors qu'il se trouvera
    au côté de son homologue Serge Sarkissian à Erevan le 24 avril.

    Reconnaissance du Génocide des Arméniens

    A propos de la reconnaissance du génocide, il d'abord tenu à saluer la
    communauté des historiens qui » fait son travail et continue de le
    réaliser » et qu'il soutiendra à travers le Conseil international pour
    l'étude du génocide Arménien, dont il a accepté de présider le comité
    d'honneur. Une « bataille qui sera menée jusqu'au bout sans le moindre
    renoncement. Sans la moindre hésitation. Sans le moindre compromis. »,
    a-t-il affirmé, expliquant que la France soutiendra toutes les
    initiatives qui seront prises au niveau européen pour lancer un
    programme de sensibilisation, de pédagogie et d'information sur le
    génocide arménien. De la même façon, il a annoncé le soutient de
    l'État à l'initiative de la Mairie de Paris d'ouvrir un Centre de
    mémoire et de civilisation arménien.

    Négationnisme

    Le Président a ensuite réaffirmé que le gouvernement travaille Ã
    l'élaboration d'un nouveau texte de loi « incontestable » pénalisant
    la négation du génocide, pour « repousser la manipulation et la
    falsification ». « Le négationnisme est un outrage à la vérité »
    s'est-il exclamé. Ajoutant « Une insulte faite aux victimes, aux
    survivants et à leurs descendants [...] pour que nul ne puisse
    impunément nier les souffrances du peuple arménien. »

    Kessab

    François Hollande a eu les mots justes qui convenaient à la situation
    catastrophique des Arméniens de Syrie « , qui subissent un véritable
    traumatisme, qui souffrent de persécution. Parce que on ne peut pas
    rester insensibles à ces souffrances, il les associera aux autres «
    chrétiens, aux alaouites et sunnites qui font partie de l'histoire de
    la Syrie. C'est pourquoi la France doit être aux côtés de ceux qui
    sont victimes ». Il ajoutera « Aucun crime de masse ne sera impuni, en
    Syrie comme ailleurs »

    Remerciements

    Pour terminer son intervention, le chef d l'État a tenu à remercier la
    communauté arménienne de France, Ã ces résistants, comme Missak
    Manouchian et ses camarades dont il a salué la mémoire au Mont
    Valérien. Aux Arméniens français qui ont reconstruit le pays au
    lendemain de la guerre, par leur travail et leur talent. A tous ceux
    qui font rayonner la France sans rien oublier de leurs origines
    arméniennes.

    Reconnaissance et réconciliation

    Avec un accent respirant la sincérité, ne renvoyant personne face Ã
    face, François Hollande a conclu en disant « Il n'y a pas deux côtés.
    Il n'y a pas ceux qui sont là et ceux qui sont ici. Il n'y a qu'un
    combat, qu'une lutte, qu'un idéal contre la haine, contre
    l'intolérance, c'est celui de la reconnaissance du génocide Arménien
    ». Reconnaissance qu'il souhaite de tout son coeur « pour que les
    esprits évoluent ».

    Marche de protestation

    A 20h10, après avoir pris un bain de foule, François Hollande a
    regagné sa voiture, tandis que le rassemblement organisait un cortège
    de plusieurs milliers de personnes fortement encadrés par les services
    d'ordre de la FRA et ceux de la Préfecture de Police. La procession a
    achevé son parcours face à l'Office du tourisme turc sur les Champs
    Élysées. L'occasion pour le Président du Nor Seround, Loris Toufanian,
    juché sur un camion sonorisé, de s'en prendre une nouvelle fois à la
    déclaration de Recep Tayyip Erdogan et stigmatiser l'État turc dans sa
    participation volontaire dans l'attaque du village arménien de Kessab
    en Syrie.

    Jean Eckian + photos et vidéo

    samedi 26 avril 2014,
    Jean Eckian ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99370
    https://www.youtube.com/watch?v=1dUTXAATwDg




    From: A. Papazian
Working...
X