TURQUIE
L'Union européenne adresse une mise en garde à la Turquie
La Commission européenne a rappelé l'importance du respect de l'État
de droit à Ankara.
Le retour de flamme entre la Turquie et l'Union européenne (UE) aura été bref.
Disant son « inquiétude » face à la purge qui a visé plus de 700
policiers depuis la mi-décembre, la Commission européenne a rappelé,
le 9 janvier, le pays à ses engagements d'aspirant à l'entrée dans
l'Union. Par l'intermédiaire de son porte-parole Olivier Bailly, elle
a demandé « instamment à la Turquie (...) de prendre toutes les
mesures nécessaires » en vue d'une enquête « transparente » sur les
accusations de corruption visant le premier ministre, Recep Tayip
Erdogan.
Une profonde crise politique La profonde crise politique à Ankara
pourrait donner un nouveau coup de frein à son adhésion, déjÃ
laborieuse, Ã l'UE. Après plus de trois ans de gel, l'ouverture d'un
nouveau « chapitre » de négociations, portant sur la politique
régionale, avait relancé les négociations en novembre dernier. « Un
tournant dans les relations entre l'UE et la Turquie », s'était
félicité Egemen Bagis, alors ministre des affaires européennes, écarté
du gouvernement lors du remaniement en décembre dernier.
Un mois plus tard, Ankara et Bruxelles signaient un accord symbolique
: d'un côté, la Turquie s'engageait à accepter les clandestins
expulsés par l'UE et partis de son territoire? ; de l'autre, l'UE
s'engageait à lever l'obligation de visa pour les ressortissants turcs
à l'horizon 2017. L'infléchissement de la position française, hostile
à l'adhésion de la Turquie à l'époque de Nicolas Sarkozy, a contribué
au réchauffement.
Candidate depuis 1999 Les Européens misaient sur cette reprise pour
redonner vie au processus d'adhésion le plus long de l'histoire de
l'UE. La Turquie est officiellement candidate depuis 1999. Mais parmi
les 14 chapitres de négociations ayant été ouverts - sur un total de
35 -, un seul a été clos, sur la science et la recherche. Le
contentieux entre Chypre et la Turquie, l'opposition de certains pays
à l'adhésion - dont l'Allemagne et la France - ainsi que le recul du «
désir d'Europe » parmi la population turque expliquent cette lenteur.
La question turque devrait s'inviter à l'ordre du jour de la réunion
des ministres des affaires étrangères de l'UE, le 20 janvier. La
visite, prévue le lendemain, de Recep Tayip Erdogan à Bruxelles
devrait les inciter à définir une position commune. « Face à ce genre
de situations, vous avez deux options, explique une source sous
couvert d'anonymat à la Commission. Soit vous ignorez le pays et vous
gelez les négociations, soit vous discutez, vous négociez, vous
rappelez les principes. La Commission est toujours pour cette approche
proactive. Mais reste à voir la position des États. »
MARIANNE MEUNIER
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-Union-europeenne-adresse-une-mise-en-garde-a-la-Turquie-2014-01-09-1087034
samedi 11 janvier 2014,
Stéphane ©armenews.com
L'Union européenne adresse une mise en garde à la Turquie
La Commission européenne a rappelé l'importance du respect de l'État
de droit à Ankara.
Le retour de flamme entre la Turquie et l'Union européenne (UE) aura été bref.
Disant son « inquiétude » face à la purge qui a visé plus de 700
policiers depuis la mi-décembre, la Commission européenne a rappelé,
le 9 janvier, le pays à ses engagements d'aspirant à l'entrée dans
l'Union. Par l'intermédiaire de son porte-parole Olivier Bailly, elle
a demandé « instamment à la Turquie (...) de prendre toutes les
mesures nécessaires » en vue d'une enquête « transparente » sur les
accusations de corruption visant le premier ministre, Recep Tayip
Erdogan.
Une profonde crise politique La profonde crise politique à Ankara
pourrait donner un nouveau coup de frein à son adhésion, déjÃ
laborieuse, Ã l'UE. Après plus de trois ans de gel, l'ouverture d'un
nouveau « chapitre » de négociations, portant sur la politique
régionale, avait relancé les négociations en novembre dernier. « Un
tournant dans les relations entre l'UE et la Turquie », s'était
félicité Egemen Bagis, alors ministre des affaires européennes, écarté
du gouvernement lors du remaniement en décembre dernier.
Un mois plus tard, Ankara et Bruxelles signaient un accord symbolique
: d'un côté, la Turquie s'engageait à accepter les clandestins
expulsés par l'UE et partis de son territoire? ; de l'autre, l'UE
s'engageait à lever l'obligation de visa pour les ressortissants turcs
à l'horizon 2017. L'infléchissement de la position française, hostile
à l'adhésion de la Turquie à l'époque de Nicolas Sarkozy, a contribué
au réchauffement.
Candidate depuis 1999 Les Européens misaient sur cette reprise pour
redonner vie au processus d'adhésion le plus long de l'histoire de
l'UE. La Turquie est officiellement candidate depuis 1999. Mais parmi
les 14 chapitres de négociations ayant été ouverts - sur un total de
35 -, un seul a été clos, sur la science et la recherche. Le
contentieux entre Chypre et la Turquie, l'opposition de certains pays
à l'adhésion - dont l'Allemagne et la France - ainsi que le recul du «
désir d'Europe » parmi la population turque expliquent cette lenteur.
La question turque devrait s'inviter à l'ordre du jour de la réunion
des ministres des affaires étrangères de l'UE, le 20 janvier. La
visite, prévue le lendemain, de Recep Tayip Erdogan à Bruxelles
devrait les inciter à définir une position commune. « Face à ce genre
de situations, vous avez deux options, explique une source sous
couvert d'anonymat à la Commission. Soit vous ignorez le pays et vous
gelez les négociations, soit vous discutez, vous négociez, vous
rappelez les principes. La Commission est toujours pour cette approche
proactive. Mais reste à voir la position des États. »
MARIANNE MEUNIER
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-Union-europeenne-adresse-une-mise-en-garde-a-la-Turquie-2014-01-09-1087034
samedi 11 janvier 2014,
Stéphane ©armenews.com