DANS LA CHAMBRE NOIRE DES DOMINICAINS
REVUE DE PRESSE
À la mairie du Ve arrondissement, a Paris, soixante tirages photo
evoquent la vie quotidienne des chretiens d'Orient aux XIXe et XXe
siècles.
Les Dominicains ne sont pas seulement precheurs et theologiens. Ils
peuvent etre photographes, comme le père Antonin Jaussen ou le
père Raphaël Savignac, qui transportaient a dos de chameau les
lourds appareils aux coffrages de bois du debut du XXe siècle, pour
visiter le village de Madaba, en Jordanie, peuple de trois clans d'une
tribu arabe chretienne semi-nomade. En 1905, ils en ont rapporte des
cliches qui n'ont pas seulement un interet ethnographique evident ;
ce sont aussi des portraits qui donnent a penser et a songer, comme
cette fiancee a la parure de fete et aux pieds nus, ou ce patriarche
guerrier aux traits burines, portant poignard et pistolet : Ibrahim
Twal, ancetre du patriarche latin de Jerusalem, Mgr Fouad Twal.
À la mairie du Ve, a Paris, l'exposition " Les chretiens d'Orient "
offre une anthologie de soixante photographies tirees du fonds ancien
de l'Ecole biblique et archeologique de Jerusalem. Pour inaugurer le
huitième centenaire de la fondation de leur ordre, les Dominicains ont
voulu rappeler leur vocation missionnaire et honorer les chretientes
d'Orient, en cette periode si tragique pour elles. S'il n'y a pas
d'images d'actualite, cette plongee dans la memoire du siècle passe
rappelle l'antiquite et la diversite de la presence chretienne
au Moyen-Orient, d'Egypte en Irak, de Palestine au Liban et en
Syrie. Ils sont coptes ou grecs-catholiques, orthodoxes, latins,
chaldeens, maronites, armeniens, mosaïque bimillenaire de confessions,
tous enfants de l'Evangile, longtemps ferments de civilisation avant
d'etre malmenes par l'histoire.
Il y a de l'humour dans cette vision d'un jeune seminariste de 1898 qui
s'est glisse dans un baptistère byzantin, vestige perdu au milieu du
desert de Judee. Et de l'entrain dans les activites de ces Palestiniens
qui font du theâtre, de la musique, apprennent l'agriculture ou la
confection de chaussures dans les ecoles professionnelles fondees
par des missionnaires occidentaux. Une section est consacree a
cet effort d'education. Mais on ne regarde pas sans melancolie les
ouvriers agricoles des florissantes plantations d'oranger de Jaffa,
dans les annees 1930, dont les descendants vivent des~\uvres dans des
camps de refugies. Et l'angoisse dechirante des deplaces, des exiles,
se lit dans les yeux de ces orphelins rescapes du genocide armenien,
photographies a Port-Saïd en 1916. Leurs visages parlent pour les
enfants d'aujourd'hui.
" Les chretiens d'Orient ", mairie du Ve, place du Pantheon, Paris Ve,
jusqu'au 2 fevrier. Entree libre. Visites conferences les mardis a
15 h et samedis a 11 h.
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/01/14/03015-20140114ARTFIG00220-dans-la-chambre-noire-des-dominicains.php
mercredi 15 janvier 2014, Stephane ©armenews.com
From: Baghdasarian
REVUE DE PRESSE
À la mairie du Ve arrondissement, a Paris, soixante tirages photo
evoquent la vie quotidienne des chretiens d'Orient aux XIXe et XXe
siècles.
Les Dominicains ne sont pas seulement precheurs et theologiens. Ils
peuvent etre photographes, comme le père Antonin Jaussen ou le
père Raphaël Savignac, qui transportaient a dos de chameau les
lourds appareils aux coffrages de bois du debut du XXe siècle, pour
visiter le village de Madaba, en Jordanie, peuple de trois clans d'une
tribu arabe chretienne semi-nomade. En 1905, ils en ont rapporte des
cliches qui n'ont pas seulement un interet ethnographique evident ;
ce sont aussi des portraits qui donnent a penser et a songer, comme
cette fiancee a la parure de fete et aux pieds nus, ou ce patriarche
guerrier aux traits burines, portant poignard et pistolet : Ibrahim
Twal, ancetre du patriarche latin de Jerusalem, Mgr Fouad Twal.
À la mairie du Ve, a Paris, l'exposition " Les chretiens d'Orient "
offre une anthologie de soixante photographies tirees du fonds ancien
de l'Ecole biblique et archeologique de Jerusalem. Pour inaugurer le
huitième centenaire de la fondation de leur ordre, les Dominicains ont
voulu rappeler leur vocation missionnaire et honorer les chretientes
d'Orient, en cette periode si tragique pour elles. S'il n'y a pas
d'images d'actualite, cette plongee dans la memoire du siècle passe
rappelle l'antiquite et la diversite de la presence chretienne
au Moyen-Orient, d'Egypte en Irak, de Palestine au Liban et en
Syrie. Ils sont coptes ou grecs-catholiques, orthodoxes, latins,
chaldeens, maronites, armeniens, mosaïque bimillenaire de confessions,
tous enfants de l'Evangile, longtemps ferments de civilisation avant
d'etre malmenes par l'histoire.
Il y a de l'humour dans cette vision d'un jeune seminariste de 1898 qui
s'est glisse dans un baptistère byzantin, vestige perdu au milieu du
desert de Judee. Et de l'entrain dans les activites de ces Palestiniens
qui font du theâtre, de la musique, apprennent l'agriculture ou la
confection de chaussures dans les ecoles professionnelles fondees
par des missionnaires occidentaux. Une section est consacree a
cet effort d'education. Mais on ne regarde pas sans melancolie les
ouvriers agricoles des florissantes plantations d'oranger de Jaffa,
dans les annees 1930, dont les descendants vivent des~\uvres dans des
camps de refugies. Et l'angoisse dechirante des deplaces, des exiles,
se lit dans les yeux de ces orphelins rescapes du genocide armenien,
photographies a Port-Saïd en 1916. Leurs visages parlent pour les
enfants d'aujourd'hui.
" Les chretiens d'Orient ", mairie du Ve, place du Pantheon, Paris Ve,
jusqu'au 2 fevrier. Entree libre. Visites conferences les mardis a
15 h et samedis a 11 h.
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/01/14/03015-20140114ARTFIG00220-dans-la-chambre-noire-des-dominicains.php
mercredi 15 janvier 2014, Stephane ©armenews.com
From: Baghdasarian