TURQUIE
Génocide arménien : des Turcs répondent aux « condoléances » d`Erdogan
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Comité contre le
Racisme et la Discrimination, une commission de l'IHD (Association
turque des Droits de l'Homme), a publié sa réponse aux « condoléances
» du Premier ministre turc aux Arméniens, et annonce sa campagne « Le
centenaire du génocide arménien approche : stop au négationnisme ! ».
Le communiqué indique : « Le message du Premier ministre est une
première dans l'histoire de la République de Turquie. Cependant, ce
message de « condoléances » n'indique absolument pas un changement de
la politique négationniste de l'État. En bref, la République de
Turquie a ressenti le besoin de remplacer son discours grossier de
négation, plein d'insultes et de mensonges, par un négationnisme un
petit peu plus raffiné ». L'IHD décrit ensuite en détail sa campagne
en vue du 24 avril 2015, centenaire du génocide arménien : de nombreux
projets courageux et porteurs d'espoir. Le Collectif VAN vous propose
la traduction d'un communiqué en anglais diffusé par l'IHD [Ä°nsan
Haklari DerneÄ?i - Association turque des Droits de l`Homme] le 5 mai
2014.
Communiqué de l'IHD - Association des droits de l'homme Le comité
contre le racisme et la descrimination
5 MAI 2014
Légende photo : Les membres du Comité contre le racisme et la
discrimination de l'Association des Droits de l'Homme de Turquie (IHD)
présentent à Istanbul leur campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! » Photo Beyza Kural/Bianet
Notre réponse aux « condoléances » du premier ministre turc aux
Arméniens et l'annonce de notre campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! »
Le 100e anniversaire du génocide arménien approche. Pendant le
génocide, outre les Arméniens, les Grecs d'Asie Mineure et d'autres
peuples chrétiens du nord de la Mésopotamie - les Assyriens, les
Chaldéens et les Yézidis - ont été massacrés et toute leur existence
sociale ainsi que leur héritage historique ont disparu. Le centenaire
du génocide arménien est aussi le centenaire de sa négation.
Aujourd'hui nous lançons notre campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! » Notre Comité contre le
racisme et la discrimination, qui est actif dans l'Association des
Droits Humains (IHD) section d'Istanbul, depuis sa fondation il y a 20
ans, mènera cette campagne non seulement au nom de l'IHD section
Istanbul, mais également au nom du quartier général de l'association Ã
Ankara et de toutes ses sections en Turquie. Avant de faire une courte
description de notre projet, nous allons répondre au message de «
condoléances » que Recep Tayyip ErdoÄ?an, le Premier ministre de la
République de Turquie, a adressé aux Arméniens le 23 avril 2014, car
cela est directement lié Ã notre campagne.
Le message du Premier ministre, qu'il a préféré publier par écrit au
lieu de faire une déclaration orale en personne, est une première dans
l'histoire de la République de Turquie : il accepte les souffrances
des Arméniens, leur présente ses condoléances et annonce que les idées
et opinions différentes sur les « incidents » arméniens devraient être
exprimées librement. Il ne fait aucun doute que comparé au discours
officiel jusqu'Ã présent, c'est un pas en avant. Il est depuis
longtemps évident que les thèses officielles déclarant « Nous l'avons
fait, parce qu'ils le méritaient » n'étaient plus viables pour la
Turquie, étant donné les standards et les normes universels des droits
humains aujourd'hui. Ce qui leur a finalement permis de se rendre
compte de ce fait, ce sont les décennies de luttes menées par les
enfants des survivants du génocide arménien dans le monde entier
contre la négation et également le combat en Turquie, si tardif et
faible qu'il soit pour le moment.
Cependant, ce message de « condoléances » n'indique absolument pas un
changement de la politique négationniste de l'État. En bref, la
République de Turquie a ressenti le besoin de remplacer son discours
grossier de négation, plein d'insultes et de mensonges, par un
négationnisme un petit peu plus raffiné.
Malgré ce qui paraît être un langage plus civilisé, le texte n'est ni
plus, ni moins qu'une déclaration négationniste. L'auteur du texte a
habilement combiné une reconnaissance des « souffrances » des
Arméniens et l'équation bien connue du génocide avec les « souffrances
en temps de guerre » de tous les peuples concernés, continuant ainsi Ã
nier le génocide. Toute phrase qui pourrait sinon être jugée
constructive, inclut une note de négationnisme et de menace, ou en est
suivie.
La déclaration est remplie de ce genre de formulations. Nous ne
donnerons que deux exemples : « Et c'est avec cet espoir et cette
conviction que nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie
dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix, et
nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants », indique la
version anglaise de la déclaration.
Dans la version turque, l'expression « dans les circonstances du début
du XXe siècle » a pris la forme de « étant donné les circonstances du
début du XXe siècle ». Par conséquent, on offre ainsi au public turc
la formulation révisée « étant donné les circonstances » ce qui
indique que les Arméniens n'ont pas été soumis à une extermination
systématique soigneusement organisée par l'État, mais qu'ils ont été
victimes de « circonstances » données - telles que les conditions
climatiques, les circonstances de la guerre, les circonstances
économiques et ainsi de suite.
Une autre phrase déclare : « En Turquie, exprimer librement différents
points de vue et opinions concernant les événements de 1915 est
l'exigence d'une approche pluraliste ainsi que de la culture, de la
démocratie et de la modernité. » Comme c'est prometteur ! Mais
attendez. Juste après cette phrase, vient la menace : « Certains
pourraient percevoir ce climat de liberté en Turquie comme une
occasion pour exprimer des allégations et des assertions accusatrices,
blessantes, voire même provocatrices. » En d'autres termes, exprimer
l'idée que le gouvernement ottoman a commis un génocide à l'encontre
des Arméniens continuera à être compris comme un acte « accusateur » «
blessant » et « même provocateur ». Le Premier ministre a révélé d'une
manière directe quelle sera la réaction dans de tels cas : « Mais se
servir des événements de 1915 comme un prétexte d'hostilité envers la
Turquie et les transformer en conflit politique est inacceptable. »
Quant à nous, nous réitérons ici ce que nous avons dit dans toutes nos
commémorations du génocide depuis 2005 : ce que le gouvernement
ottoman a infligé aux Arméniens pendant et après la Première Guerre
mondiale est un génocide. Un génocide est un crime contre l'humanité.
Le génocide est la violation des droits humains la plus violente et Ã
la plus grande échelle. La négation du génocide est la continuation de
cette très grave violation des droits humains.
La véritable signification du message de « condoléances » du Premier
ministre se dévoile dans le symposium organisé par la Société
d'histoire turque, une institution d'État directement rattachée au
bureau du Premier ministre. Le symposium « Les Arméniens pendant la
Première Guerre mondiale » a eu lieu à Van, la ville historique des
Arméniens, les 24 et 25 avril 2014 - le jour de la commémoration du
génocide arménien. Selon l'article détaillé paru dans l'édition du 2
mai du journal Agos, le négationnisme vieux de 100 ans s'est répété
pendant cette conférence : il a été dit que les Arméniens avaient
organisé de nombreuses révoltes pendant cette période, qu'ils avaient
collaboré avec les Russes pour frapper les Ottomans dans le dos. En
d'autres mots, un jour seulement après les « condoléances » du Premier
ministre, un organe se référant directement à lui a de nouveau déclaré
les Arméniens ennemis des Turcs, [les a désignés comme] les seuls Ã
devoir être blâmés et une fois encore le génocide a été justifié.
Aujourd'hui, nous annonçons le début de notre campagne « Le centenaire
du génocide arménien approche : stop au négationnisme ! ». Nous
informerons la presse aujourd'hui avec un dossier distinct contenant
l'objectif de la campagne et les activités prévues dans ce cadre.
En bref, notre campagne suivra plusieurs voies. Par exemple, nous
lancerons une initiative pour faire retirer les noms de ceux qui ont
commis le génocide, des rues, des écoles, des places, des parcs etc.
Nous approcherons les institutions publiques et la société civile,
afin de donner les noms des intellectuels, écrivains, poètes,
journalistes, députés arméniens et d'autres encore, qui ont été
victimes du génocide, à des lieux associés à leurs vies ou leurs
activités, tels que des bâtiments, des rues ou des salles de
conférences dans les universités, les associations juridiques et les
chambres de diverses professions. En même temps, nous ferons de notre
mieux pour mobiliser un mouvement civil, afin de changer les sites
Internet de municipalités de province, sur lesquels l'histoire de la
ville est racontée selon une perspective raciste, soit en utilisant un
discours de haine contre la ville natale des habitants chrétiens et
juifs, soit en ignorant complètement leur existence même, avant 1915.
Nous avons identifié 9 villes pilotes pour commencer : Adapazarı,
Eskichehir, Bursa, Kütahya, Ankara, Amasya, Kayseri, Antep et Erzurum.
Nous sommes en train de préparer des textes de rechange « Histoire de
la ville » pour ces villes. L'opinion publique turque en général
ignore qu'avant 1915, ces lieux étaient peuplés de chrétiens et de
juifs. Nous organiserons et encouragerons l'organisation d'activités
locales afin d'éveiller la conscience publique sur ce sujet.
Notre campagne comprendra également une série de rencontres et de
discussions sur des sujets tels que la vie ottomane arménienne, la
littérature arménienne, le traumatisme, la mémoire, l'oubli, la
manipulation, le négationnisme, le pillage des biens des victimes du
génocide et autres. La première de ces réunions aura lieu le 13 mai
2014 au Centre culturel français à Istanbul, où l'écrivaine Janine
Altounian, de France, parlera de « L'héritage traumatique et son étude
analytique », et la psychanalyste Bella Habib, d'Istanbul, dirigera le
débat. L'événement est organisé avec le soutien de l'Institut français
des études anatoliennes et le Centre culturel français d'Istanbul.
L'annonce de cette conférence à la presse sera publiée aujourd'hui
après notre conférence de presse.
Par conséquent, nous appelons toutes les organisations, les groupes,
les initiatives et les individus qui considèrent que mettre fin à la
négation du génocide est un devoir pour qu'une vraie justice soit
rendue aux enfants et petits-enfants des victimes du génocide, Ã
joindre leurs forces aux nôtres afin de :
RÉVÉLER LES MENSONGES DE L'HISTOIRE OFFICIELLE TURQUE ;
FAIRE OBSTACLE A LA DÉFORMATION DES HISTOIRES DES VILLES SUR LES SITES
DES MUNICIPALITÉS ;
CRÉER DES « SITES DE SOUVENIRS » DANS LES LIEUX OÃ' NOUS VIVONS ;
S'ÉLEVER CONTRE LA POLITIQUE OFFICIELLE D'OUBLI LIÉE AUX CRIMES COMMIS ;
ET FAIRE CONNAÎTRE CES INITIATIVES Ã L'ÉCHELLE LOCALE.
Le 5 mai 2014
Istanbul
HUMAN RIGHTS ASSOCIATION / ASSOCIATION DES DROITS DE L`HOMME THE
COMMITTEE AGAINST RACISM AND DISCRIMINATION / LE COMITÉ CONTRE LE
RACISME ET LA DISCRIMINATION
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 7 mai 2014 -
www.collectifvan.org
dimanche 11 mai 2014,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99790
Génocide arménien : des Turcs répondent aux « condoléances » d`Erdogan
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Comité contre le
Racisme et la Discrimination, une commission de l'IHD (Association
turque des Droits de l'Homme), a publié sa réponse aux « condoléances
» du Premier ministre turc aux Arméniens, et annonce sa campagne « Le
centenaire du génocide arménien approche : stop au négationnisme ! ».
Le communiqué indique : « Le message du Premier ministre est une
première dans l'histoire de la République de Turquie. Cependant, ce
message de « condoléances » n'indique absolument pas un changement de
la politique négationniste de l'État. En bref, la République de
Turquie a ressenti le besoin de remplacer son discours grossier de
négation, plein d'insultes et de mensonges, par un négationnisme un
petit peu plus raffiné ». L'IHD décrit ensuite en détail sa campagne
en vue du 24 avril 2015, centenaire du génocide arménien : de nombreux
projets courageux et porteurs d'espoir. Le Collectif VAN vous propose
la traduction d'un communiqué en anglais diffusé par l'IHD [Ä°nsan
Haklari DerneÄ?i - Association turque des Droits de l`Homme] le 5 mai
2014.
Communiqué de l'IHD - Association des droits de l'homme Le comité
contre le racisme et la descrimination
5 MAI 2014
Légende photo : Les membres du Comité contre le racisme et la
discrimination de l'Association des Droits de l'Homme de Turquie (IHD)
présentent à Istanbul leur campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! » Photo Beyza Kural/Bianet
Notre réponse aux « condoléances » du premier ministre turc aux
Arméniens et l'annonce de notre campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! »
Le 100e anniversaire du génocide arménien approche. Pendant le
génocide, outre les Arméniens, les Grecs d'Asie Mineure et d'autres
peuples chrétiens du nord de la Mésopotamie - les Assyriens, les
Chaldéens et les Yézidis - ont été massacrés et toute leur existence
sociale ainsi que leur héritage historique ont disparu. Le centenaire
du génocide arménien est aussi le centenaire de sa négation.
Aujourd'hui nous lançons notre campagne « Le centenaire du génocide
arménien approche : stop au négationnisme ! » Notre Comité contre le
racisme et la discrimination, qui est actif dans l'Association des
Droits Humains (IHD) section d'Istanbul, depuis sa fondation il y a 20
ans, mènera cette campagne non seulement au nom de l'IHD section
Istanbul, mais également au nom du quartier général de l'association Ã
Ankara et de toutes ses sections en Turquie. Avant de faire une courte
description de notre projet, nous allons répondre au message de «
condoléances » que Recep Tayyip ErdoÄ?an, le Premier ministre de la
République de Turquie, a adressé aux Arméniens le 23 avril 2014, car
cela est directement lié Ã notre campagne.
Le message du Premier ministre, qu'il a préféré publier par écrit au
lieu de faire une déclaration orale en personne, est une première dans
l'histoire de la République de Turquie : il accepte les souffrances
des Arméniens, leur présente ses condoléances et annonce que les idées
et opinions différentes sur les « incidents » arméniens devraient être
exprimées librement. Il ne fait aucun doute que comparé au discours
officiel jusqu'Ã présent, c'est un pas en avant. Il est depuis
longtemps évident que les thèses officielles déclarant « Nous l'avons
fait, parce qu'ils le méritaient » n'étaient plus viables pour la
Turquie, étant donné les standards et les normes universels des droits
humains aujourd'hui. Ce qui leur a finalement permis de se rendre
compte de ce fait, ce sont les décennies de luttes menées par les
enfants des survivants du génocide arménien dans le monde entier
contre la négation et également le combat en Turquie, si tardif et
faible qu'il soit pour le moment.
Cependant, ce message de « condoléances » n'indique absolument pas un
changement de la politique négationniste de l'État. En bref, la
République de Turquie a ressenti le besoin de remplacer son discours
grossier de négation, plein d'insultes et de mensonges, par un
négationnisme un petit peu plus raffiné.
Malgré ce qui paraît être un langage plus civilisé, le texte n'est ni
plus, ni moins qu'une déclaration négationniste. L'auteur du texte a
habilement combiné une reconnaissance des « souffrances » des
Arméniens et l'équation bien connue du génocide avec les « souffrances
en temps de guerre » de tous les peuples concernés, continuant ainsi Ã
nier le génocide. Toute phrase qui pourrait sinon être jugée
constructive, inclut une note de négationnisme et de menace, ou en est
suivie.
La déclaration est remplie de ce genre de formulations. Nous ne
donnerons que deux exemples : « Et c'est avec cet espoir et cette
conviction que nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie
dans les circonstances du début du XXe siècle reposent en paix, et
nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants », indique la
version anglaise de la déclaration.
Dans la version turque, l'expression « dans les circonstances du début
du XXe siècle » a pris la forme de « étant donné les circonstances du
début du XXe siècle ». Par conséquent, on offre ainsi au public turc
la formulation révisée « étant donné les circonstances » ce qui
indique que les Arméniens n'ont pas été soumis à une extermination
systématique soigneusement organisée par l'État, mais qu'ils ont été
victimes de « circonstances » données - telles que les conditions
climatiques, les circonstances de la guerre, les circonstances
économiques et ainsi de suite.
Une autre phrase déclare : « En Turquie, exprimer librement différents
points de vue et opinions concernant les événements de 1915 est
l'exigence d'une approche pluraliste ainsi que de la culture, de la
démocratie et de la modernité. » Comme c'est prometteur ! Mais
attendez. Juste après cette phrase, vient la menace : « Certains
pourraient percevoir ce climat de liberté en Turquie comme une
occasion pour exprimer des allégations et des assertions accusatrices,
blessantes, voire même provocatrices. » En d'autres termes, exprimer
l'idée que le gouvernement ottoman a commis un génocide à l'encontre
des Arméniens continuera à être compris comme un acte « accusateur » «
blessant » et « même provocateur ». Le Premier ministre a révélé d'une
manière directe quelle sera la réaction dans de tels cas : « Mais se
servir des événements de 1915 comme un prétexte d'hostilité envers la
Turquie et les transformer en conflit politique est inacceptable. »
Quant à nous, nous réitérons ici ce que nous avons dit dans toutes nos
commémorations du génocide depuis 2005 : ce que le gouvernement
ottoman a infligé aux Arméniens pendant et après la Première Guerre
mondiale est un génocide. Un génocide est un crime contre l'humanité.
Le génocide est la violation des droits humains la plus violente et Ã
la plus grande échelle. La négation du génocide est la continuation de
cette très grave violation des droits humains.
La véritable signification du message de « condoléances » du Premier
ministre se dévoile dans le symposium organisé par la Société
d'histoire turque, une institution d'État directement rattachée au
bureau du Premier ministre. Le symposium « Les Arméniens pendant la
Première Guerre mondiale » a eu lieu à Van, la ville historique des
Arméniens, les 24 et 25 avril 2014 - le jour de la commémoration du
génocide arménien. Selon l'article détaillé paru dans l'édition du 2
mai du journal Agos, le négationnisme vieux de 100 ans s'est répété
pendant cette conférence : il a été dit que les Arméniens avaient
organisé de nombreuses révoltes pendant cette période, qu'ils avaient
collaboré avec les Russes pour frapper les Ottomans dans le dos. En
d'autres mots, un jour seulement après les « condoléances » du Premier
ministre, un organe se référant directement à lui a de nouveau déclaré
les Arméniens ennemis des Turcs, [les a désignés comme] les seuls Ã
devoir être blâmés et une fois encore le génocide a été justifié.
Aujourd'hui, nous annonçons le début de notre campagne « Le centenaire
du génocide arménien approche : stop au négationnisme ! ». Nous
informerons la presse aujourd'hui avec un dossier distinct contenant
l'objectif de la campagne et les activités prévues dans ce cadre.
En bref, notre campagne suivra plusieurs voies. Par exemple, nous
lancerons une initiative pour faire retirer les noms de ceux qui ont
commis le génocide, des rues, des écoles, des places, des parcs etc.
Nous approcherons les institutions publiques et la société civile,
afin de donner les noms des intellectuels, écrivains, poètes,
journalistes, députés arméniens et d'autres encore, qui ont été
victimes du génocide, à des lieux associés à leurs vies ou leurs
activités, tels que des bâtiments, des rues ou des salles de
conférences dans les universités, les associations juridiques et les
chambres de diverses professions. En même temps, nous ferons de notre
mieux pour mobiliser un mouvement civil, afin de changer les sites
Internet de municipalités de province, sur lesquels l'histoire de la
ville est racontée selon une perspective raciste, soit en utilisant un
discours de haine contre la ville natale des habitants chrétiens et
juifs, soit en ignorant complètement leur existence même, avant 1915.
Nous avons identifié 9 villes pilotes pour commencer : Adapazarı,
Eskichehir, Bursa, Kütahya, Ankara, Amasya, Kayseri, Antep et Erzurum.
Nous sommes en train de préparer des textes de rechange « Histoire de
la ville » pour ces villes. L'opinion publique turque en général
ignore qu'avant 1915, ces lieux étaient peuplés de chrétiens et de
juifs. Nous organiserons et encouragerons l'organisation d'activités
locales afin d'éveiller la conscience publique sur ce sujet.
Notre campagne comprendra également une série de rencontres et de
discussions sur des sujets tels que la vie ottomane arménienne, la
littérature arménienne, le traumatisme, la mémoire, l'oubli, la
manipulation, le négationnisme, le pillage des biens des victimes du
génocide et autres. La première de ces réunions aura lieu le 13 mai
2014 au Centre culturel français à Istanbul, où l'écrivaine Janine
Altounian, de France, parlera de « L'héritage traumatique et son étude
analytique », et la psychanalyste Bella Habib, d'Istanbul, dirigera le
débat. L'événement est organisé avec le soutien de l'Institut français
des études anatoliennes et le Centre culturel français d'Istanbul.
L'annonce de cette conférence à la presse sera publiée aujourd'hui
après notre conférence de presse.
Par conséquent, nous appelons toutes les organisations, les groupes,
les initiatives et les individus qui considèrent que mettre fin à la
négation du génocide est un devoir pour qu'une vraie justice soit
rendue aux enfants et petits-enfants des victimes du génocide, Ã
joindre leurs forces aux nôtres afin de :
RÉVÉLER LES MENSONGES DE L'HISTOIRE OFFICIELLE TURQUE ;
FAIRE OBSTACLE A LA DÉFORMATION DES HISTOIRES DES VILLES SUR LES SITES
DES MUNICIPALITÉS ;
CRÉER DES « SITES DE SOUVENIRS » DANS LES LIEUX OÃ' NOUS VIVONS ;
S'ÉLEVER CONTRE LA POLITIQUE OFFICIELLE D'OUBLI LIÉE AUX CRIMES COMMIS ;
ET FAIRE CONNAÎTRE CES INITIATIVES Ã L'ÉCHELLE LOCALE.
Le 5 mai 2014
Istanbul
HUMAN RIGHTS ASSOCIATION / ASSOCIATION DES DROITS DE L`HOMME THE
COMMITTEE AGAINST RACISM AND DISCRIMINATION / LE COMITÉ CONTRE LE
RACISME ET LA DISCRIMINATION
©Traduction de l'anglais C.Gardon pour le Collectif VAN - 7 mai 2014 -
www.collectifvan.org
dimanche 11 mai 2014,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99790