REVUE DE PRESSE
Un Béarnais dans le Caucase, berceau de la viticulture
Jean-Baptiste Soula, enfant d'Orthez (64), supervise la création d'une
winery en Arménie, dans ce Caucase où le vin est né il y a 8 000 ans
À EREVAN (ARMÉNIE)
Jean-Baptiste Soula écoute Charles Aznavour dans sa voiture. Au milieu
du flot de la circulation d'Erevan, le plus connu des Arméniens de
France fait du bien à cet Orthézien expatrié ici à mitemps et tombé
dans la viticulture il y a vingt-cinq ans. > À Sasunik, 30 km d'Erevan, la
capitale de ce petit pays de 3 millions d'habitants, ce consultant
diplômé d'oenologie occupe un bureau de >. Derrière la
fenêtre, les ouvriers s'affairent : le chantier a débuté en 2008 et il
y en aura encore pour cinq ou six ans. > (lire cicontre), pointe ce père de trois
enfants. Cas rare, Armenia Wine joue sur tous les tableaux de la
planète alcool : élaboration de vodka à base de céréales, de brandy
(eau-de-vie de vin type cognac ou armagnac) mais aussi effervescents
et vins traditionnels, blanc, rouge et rosé, sec et demi-sec.
L'objectif se situe à 12 millions de bouteilles. Du vin coule des
douches D'immenses btiments esthétiques, des batteries de cuves en
inox, un trou béant pour accueillir de futurs chais à barriques,
distillerie rutilante, chaînes de mise en bouteilles, salle de
dégustation digne d'un grand cru, laboratoire d'analyses, magasin de
vente et même un hôtel pour doper demain l'oenotourisme. Sans oublier
la chapelle. Autant voir grand avec une trentaine de millions de
dollars investis, Ã 1 dollar l'heure comme salaire de base de la
main-d'oeuvre. Grce à la carrière que possède un des propriétaires,
on voit beaucoup de marbre dans les pièces. À l'entrée, un vigile en
uniforme regarde la télévision dans sa cabine. Se remémorant cette matinée dans la
winery d'Alexandrie où, à cause de problèmes d'inversion de pression
dans les tuyauteries, il s'est retrouvé avec du vin coulant des
douches ! > Comme dans tous ces vignobles en zone
difficile, obtenir des vins frais est l'enjeu du technicien. À Orthez,
ses parents, frères et soeurs s'étonnent parfois de sa vie décalée. Et
ce n'est pas fini : avec d'autres investisseurs, Jean- Baptiste Soula
échafaude un projet de production de vin à Nazareth, en Palestine. Sur
sa planète viticole, le soleil ne se couche pas.
Géorgie et Arménie : le vin originel
ARCHÉOLOGIE Ces deux pays abritent les plus anciennes traces
d'élaboration de vin, c'était il y a 8 000 ans
Deux petits pays montagneux coincés entre la Russie et la Turquie, la
mer Noire et la Caspienne. Deux alphabets différents, deux cultures
bien enracinées, mais une même mère patrie pour notre civilisation du
vin. C'est en Géorgie, dans un village escarpé du sud de Tbilissi, la
capitale, que l'archéologue américain Patrick McGovern a découvert le
plus ancien site viticole identifié à ce jour sur la planète. Le
chercheur a établi qu'un résidu rougetre contenu dans des jarres en
céramique était bien d'origine vinique. En l'absence de liquide,
l'analyse moléculaire a amené ce résultat. Les origines du vin
remontent donc au néolithique, il y a huit mille ans. D'autres traces
datées de la même époque ont été observées en Arménie voisine, dans la
région d'Areni. C'est donc là , dans ces contrées d'Asie, mais où
presque tout rappelle notre vieille Europe, que la liane qu'est la
vigne aurait été domestiquée pour la première fois. Certains pépins
également trouvés suggéreraient que nous avions affaire à l'espèce
Vitis vinifera, celle vinifiée encore aujourd'hui. L'élaboration
ancestrale, en jarres d'argile enterrées, pratiquée en Géorgie, vient
d'ailleurs d'être classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Par la
suite, la vigne s'est développée en Iran, Mésopotamie et autres
nombreuses régions du Proche- Orient. Avant de migrer à l'ouest, vers
le delta du Nil, il y a quelque cinq mille cinq cents ans. Les preuves
d'une puissante civilisation du vin en Égypte sont nombreuses. Arrivée
ensuite sur le pourtour de la Méditerranée (Grecs, Romains), puis en
Gaulle il y a deux mille cinq cents ans. En Géorgie et Arménie, les
représentations de la vigne et du vin sont partout. Dans les
cathédrales et monastères (fresques murales, fonts baptismaux, effigie
de la Croix), mais aussi les cités troglodytes accrochées aux
montagnes ou les monuments publics. En ville, les bars à vin sont
courants et le vin est à la mode. Le vignoble arménien compte à ce
jour autour de 13 000 ha (l'équivalent du Bergeracois). On y élabore
surtout de l'eau-de-vie (le brandy). Celui de Géorgie, trois fois plus
vaste, pointe à 45 000 ha (deux fois le Médoc). Pour ce dernier, où le
vin est roi, les parcelles sont situées à l'est du pays, en Kakhétie,
à la frontière de l'Azerbaïdjan.
SUD OUEST
14 SEPTEMBRE 2014
dimanche 16 novembre 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=104874
From: Baghdasarian
Un Béarnais dans le Caucase, berceau de la viticulture
Jean-Baptiste Soula, enfant d'Orthez (64), supervise la création d'une
winery en Arménie, dans ce Caucase où le vin est né il y a 8 000 ans
À EREVAN (ARMÉNIE)
Jean-Baptiste Soula écoute Charles Aznavour dans sa voiture. Au milieu
du flot de la circulation d'Erevan, le plus connu des Arméniens de
France fait du bien à cet Orthézien expatrié ici à mitemps et tombé
dans la viticulture il y a vingt-cinq ans. > À Sasunik, 30 km d'Erevan, la
capitale de ce petit pays de 3 millions d'habitants, ce consultant
diplômé d'oenologie occupe un bureau de >. Derrière la
fenêtre, les ouvriers s'affairent : le chantier a débuté en 2008 et il
y en aura encore pour cinq ou six ans. > (lire cicontre), pointe ce père de trois
enfants. Cas rare, Armenia Wine joue sur tous les tableaux de la
planète alcool : élaboration de vodka à base de céréales, de brandy
(eau-de-vie de vin type cognac ou armagnac) mais aussi effervescents
et vins traditionnels, blanc, rouge et rosé, sec et demi-sec.
L'objectif se situe à 12 millions de bouteilles. Du vin coule des
douches D'immenses btiments esthétiques, des batteries de cuves en
inox, un trou béant pour accueillir de futurs chais à barriques,
distillerie rutilante, chaînes de mise en bouteilles, salle de
dégustation digne d'un grand cru, laboratoire d'analyses, magasin de
vente et même un hôtel pour doper demain l'oenotourisme. Sans oublier
la chapelle. Autant voir grand avec une trentaine de millions de
dollars investis, Ã 1 dollar l'heure comme salaire de base de la
main-d'oeuvre. Grce à la carrière que possède un des propriétaires,
on voit beaucoup de marbre dans les pièces. À l'entrée, un vigile en
uniforme regarde la télévision dans sa cabine. Se remémorant cette matinée dans la
winery d'Alexandrie où, à cause de problèmes d'inversion de pression
dans les tuyauteries, il s'est retrouvé avec du vin coulant des
douches ! > Comme dans tous ces vignobles en zone
difficile, obtenir des vins frais est l'enjeu du technicien. À Orthez,
ses parents, frères et soeurs s'étonnent parfois de sa vie décalée. Et
ce n'est pas fini : avec d'autres investisseurs, Jean- Baptiste Soula
échafaude un projet de production de vin à Nazareth, en Palestine. Sur
sa planète viticole, le soleil ne se couche pas.
Géorgie et Arménie : le vin originel
ARCHÉOLOGIE Ces deux pays abritent les plus anciennes traces
d'élaboration de vin, c'était il y a 8 000 ans
Deux petits pays montagneux coincés entre la Russie et la Turquie, la
mer Noire et la Caspienne. Deux alphabets différents, deux cultures
bien enracinées, mais une même mère patrie pour notre civilisation du
vin. C'est en Géorgie, dans un village escarpé du sud de Tbilissi, la
capitale, que l'archéologue américain Patrick McGovern a découvert le
plus ancien site viticole identifié à ce jour sur la planète. Le
chercheur a établi qu'un résidu rougetre contenu dans des jarres en
céramique était bien d'origine vinique. En l'absence de liquide,
l'analyse moléculaire a amené ce résultat. Les origines du vin
remontent donc au néolithique, il y a huit mille ans. D'autres traces
datées de la même époque ont été observées en Arménie voisine, dans la
région d'Areni. C'est donc là , dans ces contrées d'Asie, mais où
presque tout rappelle notre vieille Europe, que la liane qu'est la
vigne aurait été domestiquée pour la première fois. Certains pépins
également trouvés suggéreraient que nous avions affaire à l'espèce
Vitis vinifera, celle vinifiée encore aujourd'hui. L'élaboration
ancestrale, en jarres d'argile enterrées, pratiquée en Géorgie, vient
d'ailleurs d'être classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Par la
suite, la vigne s'est développée en Iran, Mésopotamie et autres
nombreuses régions du Proche- Orient. Avant de migrer à l'ouest, vers
le delta du Nil, il y a quelque cinq mille cinq cents ans. Les preuves
d'une puissante civilisation du vin en Égypte sont nombreuses. Arrivée
ensuite sur le pourtour de la Méditerranée (Grecs, Romains), puis en
Gaulle il y a deux mille cinq cents ans. En Géorgie et Arménie, les
représentations de la vigne et du vin sont partout. Dans les
cathédrales et monastères (fresques murales, fonts baptismaux, effigie
de la Croix), mais aussi les cités troglodytes accrochées aux
montagnes ou les monuments publics. En ville, les bars à vin sont
courants et le vin est à la mode. Le vignoble arménien compte à ce
jour autour de 13 000 ha (l'équivalent du Bergeracois). On y élabore
surtout de l'eau-de-vie (le brandy). Celui de Géorgie, trois fois plus
vaste, pointe à 45 000 ha (deux fois le Médoc). Pour ce dernier, où le
vin est roi, les parcelles sont situées à l'est du pays, en Kakhétie,
à la frontière de l'Azerbaïdjan.
SUD OUEST
14 SEPTEMBRE 2014
dimanche 16 novembre 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=104874
From: Baghdasarian