Maze Magazine
4 avril 2015
Centenaire du génocide des Arméniens - Vers la fin du déni ?
4 avril 2015
Astrig Agopian
Raphaël Lemkin a créé le mot > pour désigner ce crime
jusqu'alors sans nom : un
à l'ONU. Dans un enregistrement audiovisuel qui a récemment refait
surface, Lemkin affirme qu'il a pensé au terme de génocide par rapport
à ce que les Arméniens avaient vécu pendant la Première Guerre
mondiale dans l'Empire ottoman, et les Juifs pendant la Seconde Guerre
mondiale en Europe.
Une extermination programmée
Les Jeunes-Turcs arrivent au pouvoir dans les années 1910, alors que
l'Empire ottoman est en train de se démembrer. Ces ultranationalistes
pensent que la grandeur de l'Empire ne peut être restaurée qu'Ã
travers une homogénéisation ethnique. Une organisation spéciale est
créée pour exécuter le génocide. Le 24 avril 1915 est lancé le compte
à rebours avec l'arrestation des notables arméniens de Constantinople
sur ordre du gouvernement. Les jours suivants, ils seront déportés et
tués. Cette date marque le début d'une longue série d'arrestations
massives, de déportations et de massacres du peuple arménien. Les
assyro-chaldéens et les grecs d'Anatolie sont aussi victimes de
l'épuration.
Un peuple décimé
Le génocide a fait 1,5 million de victimes. Les survivants se sont
réfugiés dans différents pays. Une partie des orphelins a été
recueillie puis envoyée ailleurs par des missionnaires étrangers,
notamment américains. Ils ont ainsi contribué à constituer ce que l'on
appelle aujourd'hui la diaspora arménienne.
On estime aujourd'hui qu'il y a environ 2,5 millions d'Arméniens dits
> ou > en Turquie. Certains ne le savent même
pas. Mais petit à petit, les vérités refont surface, les tabous
éclatent et les langues se délient. Alors que certains rejettent
l'idée même qu'ils puisse être arméniens, d'autres partent en quête de
leur identité, changent même de nom et certains se convertissent au
christianisme.
Les fantômes arméniens
Fethiye Cetin est une avocate et militante des droits de l'Homme bien
connue en Turquie. Elle est gée de 25 ans lorsque sa grand-mère
mourante lui révèle qu'elle est née arménienne et qu'elle a été
séparée de sa famille à 10 ans, lors du génocide, avant d'être adoptée
par un soldat turc sans enfants. Elle a été convertie à l'islam, son
prénom a été modifié et elle a épousé un turc. Sa petite-fille
comprend alors pourquoi pendant toutes ces années elle avait senti une
certaine > chez sa grand-mère adorée. Elle publie à 56
ans >, qui est un récit à la fois
autobiographique et historique.
Et elles sont plus nombreuses que ce que l'on peut croire, ces >,
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
4 avril 2015
Centenaire du génocide des Arméniens - Vers la fin du déni ?
4 avril 2015
Astrig Agopian
Raphaël Lemkin a créé le mot > pour désigner ce crime
jusqu'alors sans nom : un
à l'ONU. Dans un enregistrement audiovisuel qui a récemment refait
surface, Lemkin affirme qu'il a pensé au terme de génocide par rapport
à ce que les Arméniens avaient vécu pendant la Première Guerre
mondiale dans l'Empire ottoman, et les Juifs pendant la Seconde Guerre
mondiale en Europe.
Une extermination programmée
Les Jeunes-Turcs arrivent au pouvoir dans les années 1910, alors que
l'Empire ottoman est en train de se démembrer. Ces ultranationalistes
pensent que la grandeur de l'Empire ne peut être restaurée qu'Ã
travers une homogénéisation ethnique. Une organisation spéciale est
créée pour exécuter le génocide. Le 24 avril 1915 est lancé le compte
à rebours avec l'arrestation des notables arméniens de Constantinople
sur ordre du gouvernement. Les jours suivants, ils seront déportés et
tués. Cette date marque le début d'une longue série d'arrestations
massives, de déportations et de massacres du peuple arménien. Les
assyro-chaldéens et les grecs d'Anatolie sont aussi victimes de
l'épuration.
Un peuple décimé
Le génocide a fait 1,5 million de victimes. Les survivants se sont
réfugiés dans différents pays. Une partie des orphelins a été
recueillie puis envoyée ailleurs par des missionnaires étrangers,
notamment américains. Ils ont ainsi contribué à constituer ce que l'on
appelle aujourd'hui la diaspora arménienne.
On estime aujourd'hui qu'il y a environ 2,5 millions d'Arméniens dits
> ou > en Turquie. Certains ne le savent même
pas. Mais petit à petit, les vérités refont surface, les tabous
éclatent et les langues se délient. Alors que certains rejettent
l'idée même qu'ils puisse être arméniens, d'autres partent en quête de
leur identité, changent même de nom et certains se convertissent au
christianisme.
Les fantômes arméniens
Fethiye Cetin est une avocate et militante des droits de l'Homme bien
connue en Turquie. Elle est gée de 25 ans lorsque sa grand-mère
mourante lui révèle qu'elle est née arménienne et qu'elle a été
séparée de sa famille à 10 ans, lors du génocide, avant d'être adoptée
par un soldat turc sans enfants. Elle a été convertie à l'islam, son
prénom a été modifié et elle a épousé un turc. Sa petite-fille
comprend alors pourquoi pendant toutes ces années elle avait senti une
certaine > chez sa grand-mère adorée. Elle publie à 56
ans >, qui est un récit à la fois
autobiographique et historique.
Et elles sont plus nombreuses que ce que l'on peut croire, ces >,
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress