REVUE DE PRESSE
Mémorial de la Shoah : Hollande évasif au sujet des génocides
Par Sylvie Matton, journaliste et écrivain
En ce 27 janvier, dans le cadre du Mémorial de la Shoah, François
Hollande a rendu un respectueux hommage aux survivants de la
déportation et des camps d'extermination, chaque mot étant pesé :
l'exercice consistait à exprimer une profonde compassion tout en ne
froissant aucun groupe ni individu, mais aussi à oublier l'inavouable
responsabilité des gouvernants occidentaux qui, durant la seconde
guerre mondiale, savaient et ont laissé faire.
Car, des décennies avant les satellites et les drones, les avions de
reconnaissance avaient, dès 1941, rapporté dans les capitales des
Alliés des images des camps en construction ; plus tard d'autres
témoigneront de l'arrivée des trains, des colonnes des déportés, de la
fumée s'échappant des hautes cheminées...
Ainsi, en ce 70e anniversaire de la > du camp
d'Auschwitz--Birkenau, le Président Hollande a--t--il rappelé
l'instant du 27 janvier 1945 vers 15 heures, quand les armées
soviétiques en ont ouvert les portes : >.
DES COMPLICES PASSIFS
Ce le fut sans le moindre doute pour les jeunes et moins jeunes
soldats russes, les premiers à être confrontés aux survivants de
l'enfer et aux multiples traces de la déshumanisation criminelle et de
l'extermination. Quelque temps plus tard, entre chuchotements et
incrédulité exprimée, ce sera une révélation pour les populations
civiles. Mais ce n'en était pas une, en janvier 1945, pour les
responsables à la tête des Etats et des chancelleries du monde dit
civilisé.
.
est une litanie
récurrente dans le cadre de nombreux génocides, et d'autant depuis que
la Convention citant leur prévention et leur répression contraint
(dans le texte) les Etats membres de l'ONU à intervenir dès qu'un
génocide est avéré. Est-ce pour cette raison que le Président Hollande
a omis de citer un autre génocide, de la fin du XXe siècle, dans
lequel les membres permanents du Conseil de sécurité - notamment la
France et la Grande Bretagne - ont une immense responsabilité ?
Très solennel, François Hollande affirme dans son discours que >.
Certes, le 24 avril 2015 est la date du centenaire du génocide du
peuple arménien, à commémorer et confirmer sans plus d'atermoiement...
Quant à la vingtième commémoration du génocide au Rwanda, elle a eu
lieu en 2014. Mais pour quelle raison, le génocide perpétré en Bosnie,
dont les massacres en juillet 1995 de la population de Srebrenica ont
été reconnus, sans controverse sémantique possible, par deux cours
internationales de justice, est-il oublié dans cette courte liste ?
Est-ce parce que le Président français n'a pas l'intention de se
rendre le 11 juillet prochain à Srebrenica, en compagnie de nombreux
autres chefs d'Etat, pour une commémoration qui ressemblera à une
auto--absolution ? Ou parce qu'il est désormais avéré, après de
nombreux aveux de responsables des années 1990, que, contrairement au
déni obsolète, tous savaient. Ils ont su que le génocide s'organisait,
ils ont su que les massacres étaient en cours. Et en refusant
d'intervenir, en sacrifiant la population à ses bourreaux (et Ã
l'accord de paix que Slobodan Milosevic acceptait enfin de signer) ils
prenaient le risque d'être complices d'un génocide.
Sylvie Matton est l'auteur de >,
Editions Flammarion, 2005.
En savoir plus (voir ICI) : Le Monde
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/29/memorial-de-la-shoah-hollande-evasif-au-sujet-des-genocides_4566282_3232.html#t3V5e88lTvIb0wUu.99
samedi 31 janvier 2015,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=107577
From: A. Papazian
Mémorial de la Shoah : Hollande évasif au sujet des génocides
Par Sylvie Matton, journaliste et écrivain
En ce 27 janvier, dans le cadre du Mémorial de la Shoah, François
Hollande a rendu un respectueux hommage aux survivants de la
déportation et des camps d'extermination, chaque mot étant pesé :
l'exercice consistait à exprimer une profonde compassion tout en ne
froissant aucun groupe ni individu, mais aussi à oublier l'inavouable
responsabilité des gouvernants occidentaux qui, durant la seconde
guerre mondiale, savaient et ont laissé faire.
Car, des décennies avant les satellites et les drones, les avions de
reconnaissance avaient, dès 1941, rapporté dans les capitales des
Alliés des images des camps en construction ; plus tard d'autres
témoigneront de l'arrivée des trains, des colonnes des déportés, de la
fumée s'échappant des hautes cheminées...
Ainsi, en ce 70e anniversaire de la > du camp
d'Auschwitz--Birkenau, le Président Hollande a--t--il rappelé
l'instant du 27 janvier 1945 vers 15 heures, quand les armées
soviétiques en ont ouvert les portes : >.
DES COMPLICES PASSIFS
Ce le fut sans le moindre doute pour les jeunes et moins jeunes
soldats russes, les premiers à être confrontés aux survivants de
l'enfer et aux multiples traces de la déshumanisation criminelle et de
l'extermination. Quelque temps plus tard, entre chuchotements et
incrédulité exprimée, ce sera une révélation pour les populations
civiles. Mais ce n'en était pas une, en janvier 1945, pour les
responsables à la tête des Etats et des chancelleries du monde dit
civilisé.
.
est une litanie
récurrente dans le cadre de nombreux génocides, et d'autant depuis que
la Convention citant leur prévention et leur répression contraint
(dans le texte) les Etats membres de l'ONU à intervenir dès qu'un
génocide est avéré. Est-ce pour cette raison que le Président Hollande
a omis de citer un autre génocide, de la fin du XXe siècle, dans
lequel les membres permanents du Conseil de sécurité - notamment la
France et la Grande Bretagne - ont une immense responsabilité ?
Très solennel, François Hollande affirme dans son discours que >.
Certes, le 24 avril 2015 est la date du centenaire du génocide du
peuple arménien, à commémorer et confirmer sans plus d'atermoiement...
Quant à la vingtième commémoration du génocide au Rwanda, elle a eu
lieu en 2014. Mais pour quelle raison, le génocide perpétré en Bosnie,
dont les massacres en juillet 1995 de la population de Srebrenica ont
été reconnus, sans controverse sémantique possible, par deux cours
internationales de justice, est-il oublié dans cette courte liste ?
Est-ce parce que le Président français n'a pas l'intention de se
rendre le 11 juillet prochain à Srebrenica, en compagnie de nombreux
autres chefs d'Etat, pour une commémoration qui ressemblera à une
auto--absolution ? Ou parce qu'il est désormais avéré, après de
nombreux aveux de responsables des années 1990, que, contrairement au
déni obsolète, tous savaient. Ils ont su que le génocide s'organisait,
ils ont su que les massacres étaient en cours. Et en refusant
d'intervenir, en sacrifiant la population à ses bourreaux (et Ã
l'accord de paix que Slobodan Milosevic acceptait enfin de signer) ils
prenaient le risque d'être complices d'un génocide.
Sylvie Matton est l'auteur de >,
Editions Flammarion, 2005.
En savoir plus (voir ICI) : Le Monde
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/29/memorial-de-la-shoah-hollande-evasif-au-sujet-des-genocides_4566282_3232.html#t3V5e88lTvIb0wUu.99
samedi 31 janvier 2015,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=107577
From: A. Papazian